Un réseau de proxénètes lyonnais vient d'être démantelé par la gendarmerie, des biens immobiliers et de fortes sommes d'argent ont été saisies.
L'affaire a commencé début janvier 2019, quand un enquêteur de la Section de Recherches de la Gendarmerie de Lyon, spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité, a repéré "lors d'une de ses patrouilles sur le web" deux sites proposant des mises en relations avec des prostituées.
Un dossier grenoblois bouclé en janvier...
La plupart des rendez-vous étaient fixés dans des appartements privés, loués à l’occasion. Les investigations ont permis d'identifier deux réseaux distincts et structurés de proxénétisme en région Rhône-Alpes, un sur Grenoble (38) et l’autre sur la région lyonnaise.
Les deux affaires sont distinctes et traitées séparément. Le dossier purement grenoblois a été traité fin janvier par la Section de recherches Lyon et le Groupe Interministériel de Recherches de Grenoble. Une première phase d’interpellations a permis la mise en examen avec placement sous contrôle judiciaire de quatre individus et la saisie de 837 000 euros dont 9 biens immobiliers.
... et une affaire purement lyonnaise qui vient d'être close
Mais le dossier lyonnais, lui, vient juste de connaître son dénouement, au moins sur le plan de l'enquête.
Sur commission rogatoire d'un juge d'instruction, une opération est lancée le 31 mai 2022, toujours sous la houlette de la section de recherches de la gendarmerie de Lyon et du Groupe Interministériel de Recherche de Lyon, à qui le volet "patrimonial" des investigations a été confié.
Un proxénétisme principalement "hôtelier"
Trois proxénètes de la même famille, dont deux femmes, tous impliqués dans ce réseau criminel structuré sont interpellés. Une dizaine de prostituées a été auditionnée et confirme les faits de proxénétisme aggravés, permettant d’asseoir l’importance de cette activité particulièrement lucrative.
Il est reproché aux trois personnes d'avoir mis à la disposition des prostituées des locaux, moyennant finance, et d'avoir occasionnellement eu un rôle d'accueil des clients ou encore de nettoyage des appartements. Ils ne géraient manifestement pas le recrutement et la logistique des prostituées.
Un patrimoine immobilier et financier fondé sur la location aux prostituées
Neuf lieux de prostitutions sont ainsi localisés dans les 3eme, 6eme, 7eme arrondissements de Lyon, à Villeurbanne et à Oullins. L’étude du patrimoine des avoirs détenus par les proxénètes, confirme que l’activité illicite est directement à l’origine de leurs enrichissements personnels, depuis plusieurs années, chacun des appartements étaient loués à hauteur de 500€ par semaine.
Les trois proxénètes interpellés ont été mis en examen, deux d’entre eux, ont été placés en détention provisoire et le dernier placé sous contrôle judiciaire.
Une saisie d'une valeur de 1,2 million d'euros
Au total 4 biens immobiliers, ceux dont les emprunts étaient arrivés à échéance, ont été saisis. Dans le même temps, la justice a placé sous séquestre 60 000 euros en liquide et 340 000 euros sur des comptes bancaires.
Il appartient désormais au tribunal judicaire de prononcer une éventuelle confiscation de ces biens détenus grâce à une activité illégale.