Entre 2012 et 2013, une série de viols et tentatives de viol avaient provoqué une psychose dans le 8ème arrondissement de Lyon. L'auteur présumé des faits, un ex-chauffeur de bus de 39 ans, comparaît à partir de ce lundi devant les Assises du Rhône.
Vêtu de noir et cagoulé, le violeur présumé agissait tous les quinze jours et toujours de nuit, sur un même "territoire de chasse", un quartier étudiant du 8e arrondissement, et agressait des jeunes femmes seules sous la menace d'un couteau.Face à la psychose qui grandissait, les universités Lyon 1 et Lyon 2 avaient envoyé à l'époque des courriers électroniques à plus de 30.000 étudiants.
Interpellé en flagrant délit
Kamel Abbas avait été interpellé en flagrant délit de viol de sa sixième victime présumée début janvier 2014, dans un parking de Lyon, à l'endroit même où, un an plus tôt, il aurait déjà violé, sous la menace d'un couteau, une quatrième femme.La police, qui pistait un violeur en série depuis des mois, avait été alertée par le témoin d'une dispute entre un couple venant de trouver un sac à main abandonné.
Pensant qu'il pouvait s'agir du sac d'une nouvelle victime du "violeur du 8e", comme l'avait surnommé alors la presse, les policiers s'étaient aussitôt rendus sur place et avaient interpellé en flagrant délit Kamel Abbas qui avait tenté de s'enfuir.
Durant sa garde à vue, ce chauffeur dans les transports en commun lyonnais (TCL), salarié de l'entreprise depuis décembre 2012, sans casier judiciaire et habitant dans le quartier, chez sa mère, avait reconnu ce dernier viol et avait été mis en examen dans le cadre de ce flagrant délit.
Confondu par son ADN dans 5 autres affaires
Un prélèvement ADN avait ensuite établi que son profil était identique à celui d'un violeur en série qui avait agressé cinq jeunes femmes de 22 à 26 ans, dont trois étudiantes, entre le 18 octobre 2012 et le 31 janvier 2013.Cette affaire avait fait grand bruit car le juge d'instruction avait ordonné contre l'avis de la Chancellerie un "portrait-robot génétique" du violeur présumé, une pratique longtemps interdite en France et une première réalisée dans le cadre d'une enquête policière dans l'Hexagone.
La Cour de cassation a jugé ce portrait-robot génétique "conforme au droit" le 25 juin 2014.
Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle
Selon les avocats de la partie civile, certaines des agressions ont été particulièrement violentes et des victimes restent extrêmement traumatisées.Le cas d'une jeune femme, amie d'enfance de Kamel Abbas, qui lui aurait administré une drogue (MDMA) dans un casino aux portes de Lyon avant qu'elle s'en aperçoive et refuse de le suivre, a été rattaché au dossier.
Le procès doit durer jusqu'à vendredi devant la cour d'Assises du Rhône. L'accusé risque jusqu'à 20 ans de prison pour viol avec arme.
Le rappel des faits
Récit : Jean Perrier - Montage : C.Thomas
Au premier jour du procès, l'accusé a reconnu les faits et s'est excusé auprès des 6 victimes ; le récit de Renaud Gardette :
©F3RA