L'hebdomadaire satirique "Les potins d'Angèle" va porter plainte aprés les révélations concernant un dispositif d'espionnage informatique dont il aurait été la cible de la part d'un cadre de la Région en 2015. L. Wauquiez souligne la gravité de l'affaire et annonce un audit interne des services.
L' hebdomadaire satirique lyonnais "Les potins d'Angèle" va porter plainte après la mise au jour d'un espionnage informatique présumé à la région Auvergne-Rhône-Alpes durant l'année 2015, dont il aurait été la cible indirecte.
Le journal Les Potins d'Angèle est réputé pour livrer des indiscrétions croustillantes chaque semaine, sur le milieu politique lyonnais. Il sert souvent de caisse de résonance publique à des affaires qui circulent sous le manteau et diffuse des informations très prisées de la classe politique.
Mais c'est le site internet Lyonmag, qui révèle l'affaire. Fin janvier, le syndicat SUD du personnel de la région découvre qu'un ancien responsable des services informatiques de la collectivité s'était "discrètement octroyé un accès total" à sa messagerie et pouvait y lire "tous les mails".L'organisation alerte alors les services concernés, qui diligentent une enquête interne.
Un accès illimité aux boîtes mail
Selon des documents consultés par l'AFP, des droits d'accès avaient été ouverts "de façon confidentielle" en novembre 2015 - en pleine campagne pour les élections régionales, qui ont vu la région basculer de gauche à droite - au bénéfice du directeur des systèmes d'information (DSI) de l'époque. Un subordonné lui avait donné accès à "quasiment toutes les boîtes aux lettres de la région": cabinet du président, vice-présidents, élus, direction générale et directeurs de services, sauf celles de la DSI. En outre, consigne avait été donnée pour rechercher dans les messageries, "sur le dernier mois", les éventuels courriels contenant le mot "dangele", trahissant de potentielles fuites vers l'hebdomadaire satirique.Le fondateur des Potins, Gérard Angel, a indiqué jeudi à l'AFP qu'il allait porter plainte. L'exécutif régional a de son côté lancé un audit interne et envisage de signaler l'affaire au parquet de Lyon.
"On a affaire à quelque chose de très grave qui porte atteinte d'une part à la presse, et d'autre part à l'intégrité et à l'éthique à l'intérieur de la région",
a déclaré son président Laurent Wauquiez (LR), jeudi en marge d'une assemblée de la région."On est en train de voir les suites qu'il va falloir y donner", a-t-il ajouté, précisant que le cadre informatique mis en cause officiait désormais en région Occitanie. Son départ est intervenu avant que cette affaire ne soit révélée.
Selon l'entourage de M. Wauquiez, élu à la tête d'Auvergne-Rhône-Alpes en décembre 2015 en battant le sortant socialiste Jean-Jack Queyranne, l'ancien cadre de la DSI aurait reconnu avoir agi "sur instructions". "De qui, nous ne savons pas. S'il y a une enquête, c'est à elle de le déterminer", a-t-on ajouté.