Manifestations à répétition contre la réforme des retraites : hôteliers et restaurateurs demandent du chômage partiel

C'est la manifestation de trop pour l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH). Dans un communiqué, l'UMIH exprime son "ras-le-bol et son inquiétude".

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L'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Rhône alerte sur l'exaspération du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques face aux manifestations. Elles nuisent aux affaires et plongeraient un peu plus dans la crise un secteur déjà bien éprouvé ces dernières années.

"On est fragilisé, on a besoin de sérénité"

Avant même la manifestation du jeudi 23 mars, la 9e depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites, Bruno Dupuis ne cachait pas son exaspération.  "On est passé par des crises redondantes comme les gilets jaunes, qui nous ont fortement impactés, par le Covid et des arrêts d'activité. Effectivement notre problématique, c'est qu'on est fragilisé aujourd'hui, et que l'on a besoin de sérénité."

Pour la sérénité, ce n'est pas gagné. La pizzeria de David se situe cours Gambetta, artère privilégiée lors des manifestations. Depuis le début de la contestation, Bruno, également vice-président de l'association des commerçants du cours Gambetta, constate une baisse de la fréquentation.  "Grève, arrêt de l'école, arrêt des transports donc les salariés du quartier ne peuvent pas venir sur le lieu de travail ou savent que ça va être compliqué de s'y rendre en voiture. Donc ça déserte le quartier. Forcément ça a un impact direct pour moi restaurateur, mais également pour tous mes collègues commerçants"

Si le restaurateur a décidé de rester ouvert pendant les manifestations, les clients ne sont plus au rendez-vous les jours de mobilisation.

La crise de trop

Après les manifestations des gilets jaunes, le Covid et la hausse des coûts de l'énergie , les métiers de l'hôtellerie restauration tirent la sonnette d'alarme. "Ils ne veulent pas être les victimes collatérales de cette lutte sociale" explique l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie. Les défaillances d’entreprises du secteur CHRD (Café, Hôtellerie, Restauration, Discothèque) ont plus que doublé depuis le début de l’année, et cette nouvelle crise plonge encore un peu plus ces professionnels dans la détresse".

Pour aider le secteur, l'UMIH du Rhône demande au gouvernement le retour du chômage partiel pour les professionnels impactés. "Nous ne sommes pas des entreprises du CAC 40, nous sommes des commerçants tient à préciser Thierry Fontaine, le président de l'UMIH du Rhône. Quand le pays est gelé, c’est nous, les entrepreneurs individuels qui accusons les plus grosses baisses de fréquentation et donc de chiffre d’affaires. Quand l’économie plonge, ce sont nos entreprises et nos collaborateurs qui sont le plus impacté par ce combat, pas le gouvernement ni la représentation nationale."

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