Marine Le Pen est jugée ce mardi après-midi (20 octobre) en correctionnelle à Lyon pour des propos tenus il y a cinq ans. En décembre 2010, elle avait comparé les prières de rue à l'Occupation.
En décembre 2010, Marine Le Pen était alors en campagne pour la présidence du Front national face au Lyonnais Bruno Gollnisch. Elle assistait à une réunion publique de militants du parti à la salle du pavillon du parc de la Tête d'Or.
"Je suis désolée mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire", avait déclaré Mme Le Pen sous les applaudissements. Et d'ajouter: "C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers, dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants".
Des propos qui valent sa première convocation à la barre pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion". Marine Le Pen encourt une peine d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. L'Observatoire national contre l'Islamophobie du CFCM s'est constitué partie civile aux côtés de trois autres associations : le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le Mrap et la Ligue judiciaire de défense des musulmans. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a indiqué lundi 19 octobre qu'elle allait demander lors de l'audience à rejoindre les parties civiles.