Le collectif d’associations algériennes de Vénissieux "Devoir de mémoire et réconciliation" commémore le 60e anniversaire de la journée du 17 octobre 1961, ce dimanche à 11 heures, au parc Louis-Dupic, à Vénissieux. Plusieurs hommages ont été rendus.
Il y a 60 ans, de nombreux Algériens ont été tués alors qu'ils manifestaient à Paris pour leur indépendance. Le 17 octobre est devenu un jour de commémoration à la mémoire de ces citoyens jetés dans la Seine par la police française, alors aux ordres de Maurice Papon.
Comme chaque année, plusieurs cérémonies de commémoration sont organisées partout en France. L'une d'entre elles a eu lieu ce dimanche au parc Louis-Dupic de Vénissieux, où une stèle a été installée il y a 10 ans.
"Cette année nous avons décidé de rendre différents hommages en lien avec cette journée du 17 octobre". Farouk Ababsa, président du collectif d’associations algériennes de Vénissieux "Devoir de mémoire et réconciliation" a présidé cette commémoration aux cotés des élus de la ville de Vénissieux. "Nous avons tenu a remercié l'historien Jean-Luc Enaudi qui, grâce à son livre La bataille de Paris, a permis la diffusion de cet évènement partout en France." L'auteur sera d'ailleurs poursuivi par Maurice Papon, mis en cause dans l'ouvrage. Ce dernier va perdre son procès.
Mahmoud Hamdiken, lui, n'est pas historien mais il a vécu l'histoire. Ce vieux monsieur, nonagénaire et trop fatigué pour se déplacer aujourd'hui, a commencé sa carrière professionnelle comme ouvrier chez Renault, anciennement Berliet, "En 1954, quand la révolution a commencé, il s'est engagé ici en France aux côtés du FLN. Il a été arrêté, emmené au commissariat du 6e arrondissement puis condamné à 3 ans d'emprisonnement à Saint Paul." Farouk Ababsa poursuit, "en 1961 il a été interdit de séjour dans le département du Rhône, il va donc à Paris et se retrouve au milieu des manifestants le 17 octobre". Un hommage lui a donc été rendu, à lui aussi.
Le groupement d'associations demande au président de la République "la reconnaissance de ce crime d'Etat". Selon Farouk Ababsa, "la France doit prendre en compte les heures glorieuses de son histoire, mais aussi celles les plus sombres".