Le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer mardi sur l'affaire Neyret. 4 ans de prison dont deux ferme ont été requis à l'encontre de Michel Neyret, l'ex-numéro deux de la Police judiciaire de Lyon, poursuivi pour corruption avec huit autres prévenus.
"Séjours de luxe et cadeaux en échange de renseignements et de services": Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement au procès de Michel Neyret, l'ex numéro deux de la PJ de Lyon poursuivi pour "corruption" avec huit autres prévenus. La justice le soupçonne d'avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des "indics", en échange d'avantages, de cadeaux et d'argent liquide, et d'avoir prélevé sa dîme sur des saisies de stupéfiants pour rétribuer des informateurs. Une peine de quatre ans de prison, dont deux et demi ferme, a été requise à l'encontre de l'ancien policier, poursuivi pour huit délits pour lesquels il encourt dix ans de prison.
Durant les débats, l'ex-policier a reconnu s'être perdu dans la gestion de ses indics. Selon lui, les cadeaux reçus provenaient d'informateurs devenus des amis qui voulaient lui "faire plaisir". Sur les prélèvements de stupéfiants, il a assumé cette pratique pour fidéliser des indics tout en affirmant, sans convaincre, n'y avoir eu recours qu'à une seule reprise pour 300 grammes de résine de cannabis.
Les représentantes du ministère public ont réclamé des peines de cinq ans de prison ferme avec mandat d'arrêt à l'encontre des corrupteurs présumés de Neyret actuellement en fuite, Stéphane Alzraa et Gilles Benichou, avec 250.000 euros d'amende pour le premier et 100.000 pour le second.
Contre les trois subordonnés de M. Neyret soupçonnés de l'avoir aidé en détournant des scellés de drogue, le parquet a requis du sursis: dix mois contre le commandant Gilles Guillotin, huit mois contre le commissaire Christophe Gavat et six mois contre le capitaine Jean-Paul Marty.
Les procureures ont enfin demandé 12 mois avec sursis contre l'épouse de M. Neyret, Nicole, pour avoir profité des largesses des "amigos" de son mari et 10.000 euros d'amende contre l'avocat lyonnais David Metaxas pour trois violations du secret de l'enquête et de l'instruction.