A l'occasion de ses 10 ans, le Musée des confluences propose notamment une exposition où se mêlent instruments de musique et recherches entomologiques. Le rapport ? des oeuvres inspirées d'insectes bien réels confectionnés à partir de grosses caisses, violons, archers, flûtes et autres trompettes hors d'usage. Des créations visuelles et sonores, dont une sera réalisée devant le public entre le 18 et le 22 décembre.
"C'est vraiment magnifique. C'est vraiment des créatures incroyables qui font aussi du son, qui sont robotisées, elles bougent". Ce sont les mots d'une visiteuse de cette installation musicale aux Musée des confluences.
Et c'est vrai que ce bestiaire utopique a de quoi surprendre. Par la beauté des créations, l'utilisation d'instruments particulièrement esthétiques, et le souci de se rapprocher au plus près de la morphologie d'insectes après une étude minutieuse, digne d'entomologistes chevronnés.
Ainsi la "Cigale géante de Bornéo dans son essaim d’instruments à cordes" qui, dans la vraie vie, répond au doux nom de megapomponia merula. On la voit battre des ailes doucement, et l'on admire sa ressemblance avec l'insecte originaire d'Asie du Sud-Est, de couleur châtaigne foncé, devenu une sorte de "brun violon", à l'image de l'instrument qui la compose notamment.
"Le principe n'est pas de faire des automates, c'est de suggérer le vivant" explique Mathieu Desailly, ce graphiste qui après des années à créer "des machines et d'animaux à partir d'objets regroupés" a eu l'envie de "repasser à l'établi et quitter Photoshop pour retrouver la matière réelle."
C'est une série de circonstances qui font qu'au bout d'une création puis d'une deuxième est venue l'idée de faire un bestiaire. (...) Au départ, c'est vraiment les instruments de musique qui m'impressionnent et qui impriment des correspondances possibles avec des arthropodes. Ce sont les instruments de musique qui disent "on pourrait finir en patte de sauterelle ou en carapace de doryphore
Mathieu Desailly, graphiste et plasticien
Pendant quatre jours, du 18 au 22 décembre, les deux créateurs Mathieu Desailly et Vincent Gadras vont réaliser une nouvelle œuvre musicale sous le regard du public : une sorte de "limule timbale". La base, c'est un arthropode contemporain resté inchangé depuis 485 millions d'années et dont le musée dispose de plusieurs spécimens. La suite, ce sera une sorte de renaissance grâce notamment à trois timbales d'orchestre.
Cherche instruments hors d'usage
D'ailleurs, les deux compères n'entendent pas s'arrêter là. Ils invitent le public à contribuer à leurs recherches mi-entomologiques mi-musicales en leur confiant de vieux instruments devenus inutilisables : « Afin d’agrandir notre bestiaire utopique, nous avons besoin d’instruments de musique... Si vous souhaitez vous débarrasser d’une contrebasse, d’un basson ou d’une cornemuse hors d’usage ou de tout autre instrument, nous nous ferons un plaisir de les recueillir et nous leur redonnerons un jour une nouvelle vie sous la forme d’une libellule, d’un scarabée ou d’un grillon. »
L'installation musicale est à voir au Musée des confluences de Lyon jusqu'au 5 janvier.(accès inclus dans le billet d'entrée).
Réalisé à partir du reportage de Julien Sauvadon et Bénédicte Millaud, diffusé le 19 décembre.