L'artiste de Lyon, Llimace est une sorte d’ovni dans le paysage de la chanson en français. Une économie d’instrument, une voix très souple, pour une mise en musique des mots et leurs rythmes.
Camille Martin a pris comme nom de scène Llimace, avec deux L. On pourrait imaginer des origines espagnoles. Deux L que l’on prononce Ly dans la langue de Don Quichotte. Mais c'est surtout une anagramme de son prénom. Car en fait, le prénom de Camille était déjà pris dans la chanson française. Et pour cause, Camille Martin développe aussi un art vocal accompagné de percussions corporelles.
Et puis derrière ses lunettes rondes qui lui donnent un air assez malicieux, l'artiste joue d’une provocation douce. « C’est un nom qui dérange ». On sent une vraie détermination, mais sans empressement. Ses chansons sont bâties autour de textes aux accords non binaires qui pourraient sembler anecdotiques. Mais écoutez bien, vous sentirez une approche assez féroce de la vie et particulièrement de l’enfance. Les textes commencent un peu comme des comptines mais ils peuvent dire de drôles de vérités. La chanson « Pas juste » en est un bel exemple.
Cette liberté affichée lui vient sans doute de sa formation : conservatoire de Lyon, apprentissage du piano avec son père, guitariste de jazz à l’origine. Puis le chant a pris sa place. Llimace développe depuis deux ans ce projet de chansons percussives, proches du slam.
J’aime aller chercher dans le corps le plus de trucs possibles pour ma musique.
Llimace
L'artiste soutenue, l’an dernier par la salle de chansons A Thou Bout d’chant en bas des pentes de la Croix Rousse à Lyon, a bâti tranquillement un début de répertoire mâtiné d’un jazz très personnel : « ma grand-mère, c’est Ella Fitzgerald d’un côté et Anne Sylvestre de l’autre. »
Llimace travaille en complicité avec un violoncelliste, Paolo Rezze, sur certaines de ses compositions.
Démonstration de son talent en trois titres live pour #Studio3 :
« Tout ça c’est pas grave », un solo vocal tout en vocalises, et à deux mains percussives
« Pas juste » Quand un petit enfant regarde sa famille et pause à haute voix les questions qu’il se pose sur le comportement de ses ainés…
« Apprivoisaure de dinausaire », jeu de mots et contrepèteries, accompagnés au cello (Paolo Rezze)