Le laboratoire Sanofi a-t-il commis une erreur statégique en investissant dans la fabrication massive d'un vaccin contre la dengue à Neuville-sur-
Saône? C'est ce que prétendent les syndicats qui évoquent un "désastre" industriel et qui redoutent la fermeture du site.
Un pari hasardeux. En investissant massivement à Neuville-sur-Saône dans la fabrication à grande échelle d'un vaccin contre la dengue, le laboratoire Sanofi se serait fourvoyé. Au point aujurd'hui de se retrouver avec un stock d'invendus qui atteindrait 400 000 000 de doses. C'est du moins ce que prétendent certains syndicats du site qui évoquent un "désastre" industriel.
Sanofi voulait faire du "Dengvaxia" son produit phare, vendu dans le monde entier. La dengue, appelée aussi "grippe tropicale" est en effet une maladie virale transmise à l'homme par des moustiques. L'Office mondial de la santé estime à 50 millions le nombre de cas annuels, dont 500 000 cas qui peuvent entraîner des complications hémorragiques et se réveler mortels dans 2,5% des cas. A priori donc, un marché mondial garanti mais qui s'est révélé un pari hasardeux dans le contexte actuel.
Un délégué CGT évoque l'erreur du groupe "d'avoir fabriqué les vaccins avant d'obtenir des autorisations sur le marché (...)". Résultat, 100 millions de doses annuelles produites pour 10 millions vendues seulement.
La pérennité du site en jeu
La mévente du vaccin serait aussi imputable à son prix de vente. La direction invoque cette raison pour justifier de l'échec du "Dengvaxia". Elle évoque "la difficulté à mettre en oeuvre de vastes programmes publics de vaccination dans un environnement politique et économique difficile" mais aussi à cause "d'une diminution de la maladie en particulier en Amérique Latine".
Aujourd'hui, la fabrication du vaccin est déjà quasiment à l'arrêt et elle pourrait être totalement interrompue d'ici la mi-mai en 2018. C'est donc la pérennité du site industriel de Neuville-sur-Saône et l'emploi de ses 190 salariés qui se joueraient aujourd'hui.