Chaque jour, 1400 dons de sang et plaquettes sont collectés dans notre région, pour répondre aux besoins des patients. Il en faudrait 10 000 pour que les réserves ne posent plus problème. À l'approche des grandes vacances, l'EFS lance une campagne d'appel aux dons, car s'ils se font plus rares, les besoins ne diminuent pas.
Après un accouchement difficile, un accident de la route ou pour un malade atteint de cancer, les dons de sang sont indispensables. L'Établissement français du sang lance, comme chaque année, sa campagne d'appel aux dons.
Des dons en nette baisse
"On note une baisse significative de la fréquentation, il y a un réel changement du geste citoyen", annonce Sophie Titoulet, directrice de la communication à l'Établissement français du sang en Auvergne-Rhône-Alpes. "C’est multifactoriel, explique-t-elle, il y a un effet post-Covid. Les gens restent chez eux, c’est difficile de faire revenir les donneurs."
Avant, les équipes de l'EFS se déplaçaient dans les entreprises, "là aussi, c'est différent, le télétravail change la donne. À 18h, quand on a fini sa journée, on n'a pas envie de ressortir pour donner son sang. Les dons collectés en entreprise sont beaucoup moins productifs parce qu’il y a moins de salariés sur site."
La crise énergétique, elle aussi, décourage les donneurs. La hausse du prix des carburants, incite à rester à la maison plutôt qu'à parcourir des kilomètres.
Un don de sang, c'est trois vies sauvées
"Aujourd’hui, l’état des stocks est correct, précise Sophie Titoulet. Nous avons 42 jours devant nous pour un concentré de globules rouges, et sept jours pour des plaquettes. L’arrivée des grandes vacances mobilise moins les Français. Il y a une baisse de fréquentation alors que les besoins sont constants. Les transplantations, les cancers et les accidents de la route nécessitent du sang aussi en été."
"Une heure de son temps suffit, le prélèvement en lui-même ne prend que dix minutes. Il faudrait que ce soit renouvelé deux à trois fois par an pour que les stocks permettent de couvrir tous les besoins", souligne Sophie Titoulet.
"Les stocks nous permettent d'être réactifs. C'est indispensable. Pas plus tard que la semaine dernière, ce sont nos stocks qui ont permis à une petite victime de deux ans, blessée à Annecy, d'être sauvée", conclut Sophie Titoulet.
Faciliter le don
Le 14 juin, c’est la journée mondiale du don de sang. Et durant tout le mois, une opération incitative est organisée.
Les équipes de l'EFS s'installent dans des endroits inhabituels : le Zénith de Saint-Etienne, l'hôtel Mercure de Clermont-Ferrand... L'objectif non dissimulé est d'attirer les donneurs potentiels, curieux de découvrir un lieu. "On est dans un monde où ça bouge beaucoup et vite, donc il faut créer l’occasion de découvrir un nouvel endroit, amuser, créer de l’inattendu." Lundi, les Lyonnais pourront découvrir l'auditorium de 9h à 14h.
98% des Français se disent favorables au don de sang, mais seulement 4% passent à l’acte.
Qui peut donner ?
Toutes les personnes âgées entre 18 ans et 70 ans, pesant plus de 50 kg. Une pièce d’identité est demandée pour la toute première participation. Il est possible de faire un test d’éligibilité sur le site de l'EFS et de prendre rendez-vous.Les donneurs O négatif, donneur universel, sont évidemment les bienvenus, mais tous les autres groupes sanguins et rhésus sont nécessaires.