Memphis Depay, blessé en décembre, sera finalement sur la feuille de match de la finale de la Coupe de la Ligue vendredi. Restera-t-il à Lyon si le club est privé de destin européen ?
A un an de sa fin de contrat, l'attaquant néerlandais Memphis Depay joue son avenir à Lyon entre la finale de la Coupe de la Ligue vendredi contre Paris (21h10) et la Ligue des champions en août, qui détermineront le destin européen de l'OL.
Le Paris SG au Stade de France, puis la Juventus Turin le 7 août pour le 8e retour de C1, en Italie : le futur de la star (26 ans) dépend de deux matches cruciaux qu'il devait, au départ, ne pas disputer.
L'interruption provoquée par la pandémie de coronavirus lui a donné le temps de se rétablir d'une opération au genou droit, après sa rupture d'un ligament croisé le 15 décembre, pour revenir apte à un moment charnière pour lui et son équipe.
Depay n'a jamais caché ses envies de jouer "pour un plus grand club" que l'Olympique lyonnais, qu'il considère comme un tremplin vers d'autres horizons jugés plus en phase avec son talent.
A un an de la fin de son contrat, son dilemme est le suivant : partir maintenant - et l'OL recevra des indemnités de transfert - s'engager pour plusieurs années supplémentaires dans le Rhône, ou rester sans prolonger - avec le risque pour Lyon de ne rien percevoir à son départ en 2021.
Coupe d'Europe obligatoire ?
La participation de l'OL à une Coupe d'Europe va beaucoup peser dans sa réflexion. Septième au moment de l'arrêt anticipé de la Ligue 1 en raison du coronavirus, le club doit battre le PSG vendredi pour jouer la Ligue Europa, ou remporter la C1 en août afin de rester parmi le gotha du continent.En Ligue des champions, si l'OL aborde le match retour contre la Juventus fort de son succès de l'aller (1-0), il faudrait réaliser un exploit pour aller jusqu'au bout, même si le format particulier du tournoi final à huit ("Final 8") à Lisbonne donne sa chance "à tout le monde", selon le directeur sportif Juninho.
Les choses seraient encore plus compliquées en quart de finale pour l'OL, soit face au Real Madrid soit contre Manchester City.
"Je vais tout faire pour garder les joueurs, mais des joueurs programmés pour jouer les compétitions européennes peuvent avoir envie d'aller voir ailleurs parce qu'on nous prive de Coupe d'Europe", s'est inquiété le président Jean-Michel Aulas, disant ne pas avoir de nouvelles d'une éventuelle prolongation de Depay.
"Ses agents me disent qu'il est plutôt dans une réflexion sur une opportunité de départ si on n'est pas en Coupe d'Europe", a-t-il expliqué dans un entretien au Progrès le 10 mai dernier.
Depuis, l'OL a repris l'entraînement, et Depay a rejoué, montant en puissance au fil des matches amicaux.
Cinq buts en préparation
Il a inscrit quatre buts contre les amateurs suisses de Port-Valais (6e division), le 1er juillet (12-0) et livré une performance encourageante contre le Celtic de Glasgow le 18 juillet avec un but et un tir sur la barre transversale (2-1).Je suis très fatigué mais après six mois sans jouer, j'ai besoin de ce genre de match pour retrouver ma condition. Je travaille dur pour revenir en forme et je suis déterminé.
De son côté, Rudi Garcia a tempéré les attentes en relevant, aussi, que l'attaquant avait "de temps en temps raté des choses ou fait des choix inappropriés".
"Mais c'est tout à fait logique. Il n'a pas joué pendant sept mois. Comme (Jeff) Reine-Adelaïde (blessé en même temps, et qui revient aussi), ils ont besoin de jouer pour retrouver la plénitude de leurs moyens mais c'est très encourageant de voir Memphis à ce niveau-là. Ça permet d'être rassuré", a-t-il souligné.
Mais les échéances arrivent, sans laisser d'autre tour de chauffe à Depay. Et son avenir se joue dès à présent.