Grève sanitaire: "650 dans un couloir de 4 mètres de large" l'impossible respect du protocole dans un collège de Lyon

Les enseignants du secondaire ont appelé à "une grève sanitaire" le mardi 10 novembre partout en France pour dénoncer un protocole inapplicable selon eux. A Lyon, au collège Victor Grignard, dans le 8e arrondissement, l'équipe éducative dénonce "une mise en danger" des élèves et des personnels. 

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Les personnels du collège Victor Grignard à Lyon dans le 8e arrondissement, sont en grève ce mardi 10 novembre pour  protester contre "la mise en danger des élèves et des personnels que représente l’actuel protocole sanitaire, censé stopper la propagation de l’épidémie de Covid 19."  

" Il n’y a pas assez de salles pour que chaque classe puisse rester tout le temps au même endroit. Les déplacements d’élèves dans les couloirs sont donc maintenus et on est très loin du respect des mesures de distanciation physique à chaque intercours. Malgré la séparation par niveaux de classe, les regroupements de plus de 150 élèves lors des récréations sont toujours problématiques. De plus, chaque matin, les élèves se regroupent aux abords de l’établissement, très souvent sans masque" expliquent les professeurs dans leur appel à la grève. 

Réunie devant la grille d'entrée du collège, la moitié des personnels de l'établissement a décidé de faire grève et la plupart d'entre eux ont fait le choix de ne pas rejoindre le rectorat où un rassemblement était annoncé à 11h pour éviter d'être trop nombreux au même endroit. 
 

"A quoi bon créer un protocole renforcé si celui-ci est inapplicable ?" 

A l'heure de la reprise habituelle des cours, les témoignages des professeurs dressent une liste d'injonctions contradictoires entre protocole sanitaire et réalités quotidiennes. "Les couloirs font quatre mètres de large, on a 650 élèves qui passent dedans au même moment. Donc dans tous les intercours on est serrés dans les couloirs." s'indigne Caroline Dussalby professeure de français. Selon sa collègue Elsa Rivière les équipes essaient " de diviser les groupes mais c'est pas toujours possible car on n'est pas toujours assez pour le faire ou alors il n'y a pas assez de salles disponibles."

Un sentiment d'impuissance revient sur de nombreuses lèvres "On veut protéger nos élèves, et on veut travailler mais on ne peut pas" alors "à quoi bon créer un protocole renforcé si celui-ci est inapplicable ?". Ce collectif d'enseignants lyonnais revendique les mêmes mesures que les différents syndicats du secondaire à l'échelle nationale. 

Le syndicat Snes demande "le passage à un fonctionnement en demi-groupe, selon des modalités d’organisation à définir (...) et le recrutements de personnels, d’assistants d'éducation mais aussi d’agents territoriaux pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles. Des mesures doivent aussi être prises sur le plan pédagogique parmi lesquelles l’aménagement des programmes et un nouveau calendrier du bac (report des EC1 et des épreuves de spécialité en juin)."
 


Dans la Métropole de Lyon, selon le recensement du Snes, une trentaine d'établissements étaient en grève ce mardi 10 novembre. Devant le rectorat à Lyon dans le 7e arrondissement, une centaine de personnes ont manifesté en affichant des banderoles sur les grilles indiquant : "protocole renforcé = collégiens oubliés".

 
Mouvement social du 10 novembre : la participation
L'académie de Lyon a communiqué les taux de participation au mouvement de grève de ce jour. Pour l'ensemble de l'académie, il s'élève à 11,77% pour les enseignants du 2nd degré et 6,87% pour les enseignants du premier degré.

C'est dans l'Ain que le mouvement a été le moins suivi (5,83% pour les enseignants du 2nd degré, 6,12% pour les enseignants du 1er degré). Dans la Loire, 12,53% des enseignants du 2nd degré étaient en grève et 7,33% pour ceux du 1er degré. Enfin, dans le Rhône, 13,27% des enseignants du 2nd degré ont suivi le mouvement et 6,85% pour ceux du 1er degré. 
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