Ce mardi 31 mai, les élèves de 6ème du collège Jacques Duclos de Vaulx-en-Velin ont vécu une expérience riche en émotions. Elèves et professeurs ont participé aux Chemins Vaudais de la Résistance. Dans la joie et la bonne humeur, ils sont partis à la découverte des figures locales de la Résistance.
Le gymnase du collège Jacques Duclos grouille de monde. Les professeurs répartissent les élèves de 6ème en plusieurs groupes. Ce mardi 31 mai, les jeunes participent aux Chemins Vaudais de la Résistance. L’espace d’une matinée, ils remontent le temps à la découverte des Résistants célèbres de leur ville.
« On ne savait pas qu’il y avait autant de Résistants à Vaulx-en-Velin »
Les Chemins Vaudais de la Résistance sont le fruit d’une concertation entre différents acteurs. Maurice Thibier, secrétaire de l'association des Chemins Vaudais de la mémoire, éprouve une très grande fierté de voir l’aboutissement du "travail qui a été fait avec nous, avec la ville, les enseignants et la direction". Très peu de gens le savent mais "cette ville a énormément de lieux, de rues de monuments, de stèles qui reflètent la Résistance", ajoute-t-il.
Les petits groupes suivent un parcours autour du collège. La promenade est balisée par des petites biographies de Résistants originaires de cette commune de l'agglomération lyonnaise. Les jeunes apprennent par exemple avec beaucoup d’intérêt que Jacques Duclos, du nom de leur collège, était un Résistant communiste. Les collégiens découvrent ensuite avec surprise l’existence d’Edouard Aubert, de Stanislas Bozi ou encore de la famille Blanc. "On ne savait pas qu’il y avait autant de Résistants à Vaulx-en-Velin", s'enthousiasme un collégien.
Francs-Tireurs, Forces Françaises de l’Intérieur, Service du Travail Obligatoire … les professeurs font un véritable travail de pédagogie sur la deuxième guerre mondiale avec les élèves. Bénédicte Bernoud, professeur de français au collège Jacques Duclos, prend plaisir à raconter aux élèves l'histoire de la Résistance : "C'est très intéressant parce qu'on n'a pas le temps, on est absorbé par les programmes."
Un certain nombre de collégiens avait très peu entendu parler de la Résistance. Ils écoutent leurs enseignants avec attention et remplissent avec assiduité le questionnaire qui leur a été distribué en début de séance.
A l’issue du chemin de mémoire, une plaque en l’honneur d’Edouard Aubert, un militant syndicaliste Résistant, déporté en 1943 et libéré en 1945, a été dévoilée.
« C’est grâce à eux qu’on est là aujourd’hui »
Le temps passe, les Résistants s'éteignent les uns après les autres. Les responsables des Chemins Vaudais de la mémoire le martèlent : il faut entretenir la mémoire de la Résistance. Les jeunes sont au centre du devoir de mémoire. "Nous faisons en sorte de travailler essentiellement avec les scolaires", précise Maurice Thibier.
"S’ils menaient une activité des Résistants, ils étaient arrêtés, emprisonnés, déportés et parfois même torturés". Raconter l’horreur et en retenir toutes les leçons. "C’est une façon de dire : ce qu’il s’est passé à une certaine période, il ne faut surtout pas l’oublier (…) Il y a des choses qui se passent dans le monde qui pourraient faire revenir ce genre d’événement", insiste le secrétaire des Chemins Vaudais de la mémoire.
Les collégiens écoutent d'ailleurs très sérieusement Marius, un autre membre des Chemins Vaudais, lorsqu’il parle de la petite Simone Blanc : "La maman lui mettait des messages de la Résistance dans son cartable et sur son trajet pour aller à l’école, elle remettait des messages à d’autres Résistants". A l'évocation du sort de cette fillette d'une dizaine d'années, certains visages se figent.
Les jeunes réalisent l’importance de la Résistance : "c’est grâce à eux qu’on est là aujourd’hui", affirme un collégien. Les membres des Chemins Vaudais de la mémoire sont particulièrement émus de voir les collégiens s’interroger sur les personnages qu’ils découvrent.
Un bel exemple de transmission et de solidarité.