"On peut attendre jusqu'à six mois" : ces professeurs des écoles qui restent sur le carreau

Lors du concours pour devenir professeur des écoles, il y a ceux bien classés qui ont une place à la rentrée et puis il y a ceux qui ont un peu moins bien fait et qui doivent attendre qu'une place se libère. Dans l'académie de Lyon, les syndicats se sont mobilisés ce 27 juin pour défendre le recrutement de ceux placés sur la liste complémentaire.

"En étant sur liste complémentaire, on peut attendre jusqu'à six mois pour avoir un poste dans une école et au bout d'un an, il faut repasser le concours." Oriane (prénom d'emprunt) a passé cette année le concours pour devenir professeur des écoles. Elle fait partie des 162 participants à avoir été placés sur liste complémentaire.

Tous sont considérés comme pouvant enseigner en école primaire, mais n'ayant pas eu un assez bon classement, ils sont en attente d'un recrutement. Si au bout d'un an, ils n'ont pas eu de poste, ils doivent repasser le concours.

Mobilisés pour obtenir des recrutements

Même si la situation n'est pas nouvelle, les syndicats ont décidé d'organiser ce mardi 27 juin une manifestation devant le rectorat pour réclamer le recrutement de ces professeurs en attente, plutôt que d'avoir recours à des contractuels.

Joint par téléphone, le secrétaire général de l'académie de Lyon nous annonce avoir obtenu du ministère l'autorisation de recruter 122 de ces candidats sur liste complémentaire. Et, seront répartis dans les établissements du Rhône, de l'Ain et de la Loire. "Ils seront recrutés à compter du 1ᵉʳ septembre 2023 comme fonctionnaires stagiaires", précise Olivier Curnelle. Oriane fait partie de cette vague de recrutement, pour son plus grand bonheur : "être professeur, ça a toujours été dans un coin de ma tête."

Après un Master en arts du spectacle, la jeune femme a été contractuelle pendant un an, pour vérifier si le métier lui plaisait. "J'ai fait une prépa pour pouvoir passer le concours. Même si mon année comme contractuelle s'est bien passée, je suis aujourd'hui plus outillée", argumente la jeune femme, qui souhaite voir les 40 autres de la liste complémentaire être également recrutés.

Quid des restants sur la liste complémentaire ?

"Le problème, c'est qu'ils recrutent d'abord des contractuels mal payés, avant de faire appel à la liste complémentaire", s'exaspère Oriane. Le secrétaire général de l'académie de Lyon réfute. "Nous avons un certain nombre de contractuels de cette année que nous souhaitons garder. Mais, la liste complémentaire est prioritaire", nous affirme Olivier Curnelle.

"Pour l'instant, nous pouvons faire face à la rentrée", indique le secrétaire général de l'académie. En clair, pour tout recrutement supplémentaire, il faudra que les besoins soient avérés. Ensuite, le ministère doit autoriser un nouveau recours à la liste complémentaire. Dans le cas contraire, les contractuels seront appelés à la rescousse et accompagnés sur des sessions de formation. "92% de nos contractuels sont déjà expérimentés", indique l'académie tout en précisant qu'ils ne représentent qu'1 à 2% de l'ensemble des professions du 1ᵉʳ degré.

En février 2023, lors d'une question écrite au ministre de l'Éducation nationale, un sénateur tirait la sonnette d'alarme concernant le nombre de postes non pourvus aux concours enseignants au niveau national. "Près de 2000 professeurs des écoles manquent à l'appel, en dépit du recrutement des 4500 contractuels pour la rentrée 2022", écrit ainsi Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité