Pédophilie : un prêtre lyonnais, décédé, soupçonné d’agressions sexuelles, une nouvelle enquête est ouverte

Le parquet de Lyon a diligenté une enquête préliminaire entre 2019 et 2020 sur des soupçons d'agressions sexuelles imputées par deux jeunes femmes à un prêtre lyonnais décédé, ancien supérieur d'une institution scolaire réputée, a indiqué ce vendredi 21 janvier, une source judiciaire.

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Ces révélations, publiées par l'hebdomadaire Tribune de Lyon, interviennent après des accusations post-mortem contre le père Louis Ribes, décédé en 1994, qui aurait fait "de très nombreuses victimes" dans les années 70-80, selon l'archevêché de Lyon, qui a fait état de plusieurs témoignages concernant ce prêtre, un peintre parfois surnommé "le Picasso des églises".

Dans cette nouvelle affaire extirpée du passé, plusieurs témoignages mettent en cause Georges Babolat, influente personnalité du catholicisme lyonnais, décédé en 2006. Le père Babolat a été de 1978 à 2001 le supérieur de l'institution des Chartreux, prestigieux établissement qui forme les élites lyonnaises depuis de nombreuses générations.

Toutefois, les faits révélés par les investigations menées treize ans après son décès, se situent dans le cadre d'une colonie de vacances située en Haute-Savoie, indépendante des Chartreux.

Une nouvelle enquête

Une enquête pour agressions sexuelles sur mineurs a été ouverte à la suite du courrier d'une mère de victime présumée, adressé au procureur de la République de Lyon, en avril 2019.

Sa fille et une autre jeune femme ont été entendues par les enquêteurs, confirmant avoir subi des attouchements du prêtre dans les années 90. Le dossier a été classé sans suite en avril 2020, par extinction de l'action publique, sans avoir établi de complicité.

La mère à l'origine de la procédure judiciaire, avait auparavant adressé un signalement au cardinal Philippe Barbarin, en 2016. En réponse, l'ancien archevêque de Lyon lui avait adressé un courrier, lui demandant "pardon au nom de toute l'Eglise pour ce scandale", et affirmant la nécessité "d'opérer une grande purification de la mémoire".

L'archevêché, déjà ébranlé ces dernières années par les retentissantes affaires Preynat et Barbarin, a expliqué vendredi que "depuis le signalement de 2019, aucun autre témoin ne s'est manifesté" auprès de l'institution.

"Même après le rapport de la Ciase (ndlr: en octobre dernier sur la pédocriminalité dans l'Eglise de France depuis les années 50), aucun cas supplémentaire n'a été rapporté", a-t-il ajouté.              

Ce rapport estime à 330.000 le nombre de personnes victimes de violences sexuelles quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l'Eglise

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