Le dossier du spécialiste de livraison de produits frais et surgelés Place du Marché (ex-Toupargel), était devant le tribunal de commerce de Lyon ce mercredi matin, 11 janvier. Devant le nouveau palais de justice, une centaine de salariés sont venus manifester avant le début de l'audience. Le juge a mis en délibéré à vendredi sa décision concernant l'avenir de la société.
Ce mercredi matin, alors que l'audience devant le tribunal de commerce n'a pas encore débuté, des salariés de Place du Marché (ex-Toupargel) étaient déjà rassemblés devant le nouveau palais de justice de Lyon. Des visages graves, des drapeaux CGT, des sifflets, des pétards. Le décors était planté bien avant l'audience qui a débuté à 9h30. Elle a duré environ une heure. Un ciel gris et un avenir sombre pour près de 1900 salariés.
"C'est grave ! Rien n'a été fait ! Que fait notre gouvernement ? Où va la France si on permet de jeter du jour au lendemain des salariés qui ont passé plus de 30 ans dans une entreprise ? C'est une honte !" tempête une salariée à l'extérieur de l'enceinte.
Autour d'elle, les traditionnels slogans fusent encore - "on lâche rien", "tous ensembles" - mais le sort de cette entreprise semblait déjà scellé. Faute de repreneur, la liquidation judiciaire du groupe dont le siège social est basé à Civrieux-d’Azergues, était attendue dés ce matin. On apprenait en fin de matinée que le tribunal de commerce de Lyon a mis en délibéré au vendredi 13 janvier.
"Le tribunal a mis en délibéré le prononcé de la liquidation judiciaire dans 48 heures", a expliqué le président de Place du Marché, Brieuc Fruchon, à la presse, à l'issue de l'audience mercredi. "Le juge a dit qu'il avait besoin de prendre ce délai de 48 heures vu l'importance du dossier et le nombre de salariés du groupe" mais "il n'y a aucun espoir de reprise", a déclaré la secrétaire du Comité économique et social (CSE), Wafaa Kohily (CGT).
Malgré ce sursis de 48 heures, les syndicats n'ont "aucun espoir de reprise". Aucun candidat ne s'est en effet présenté pour la reprise du groupe, qui est en redressement judiciaire depuis novembre 2022.
Peu d'espoirs mais une attente
"On veut la supra-légale tout de même. Partir juste avec le minimum prévu par la loi, ce n'est pas normal. Nous dire qu'il n'y a plus d'argent c'est facile. On veut tous la supra-légale. On espère qu'il vont la donner, c'est ce que les salariés attendent parce que malheureusement après c'est le chômage", expliquait avant d'entrer dans le tribunal un salarié et délégué syndical.
1900 salariés devraient donc se retrouver prochainement sur le carreau. Aucun candidat ne s'est en effet présenté pour la reprise du groupe, qui est en redressement judiciaire depuis novembre 2022. Malgré tout la demande l'attente des salariés en matière de prime supra-légale sera-t-elle douchée ? Rien n'est tranché.
"Le juge a été assez attentif aux différentes demandes par rapport à la protection des salariés. On demande clairement d'être respectés dans notre dignité et notre travail. On demande une supra-légale de 100.000 euros par salarié", a déclaré la secrétaire du CSE à la sortie de l'audience.
"Concrètement, notre priorité est de travailler sur la préparation de cette liquidation judiciaire et d'accompagner au mieux, avec les services de l'État, les salariés pour qu'ils rebondissent le plus rapidement possible", a souligné de son côté Brieuc Fruchon.
Avec AFP.