Aymeric Blanc est le créateur de "Planète Lyon", magazine spécialisé sur l'Olympique Lyonnais. Depuis 7 ans, ce journaliste se bat contre l'Ursaff, qui lui réclame une amende de 21.340 €. Une partie a été payée mais l'affaire est loin d'être terminée: le journal est en péril.
"Ils sont impitoyables": Aymeric Blanc est remonté contre les services de l'Ursaff Rhône-Alpes.
L'histoire remonte au dimanche 10 avril 2011. Ce jour là, l'OL rencontre Lens, au stade de Gerland. Le magazine "Planète Lyon" a été créé un an et demi plus tôt, en 2009. Pour se faire connaître, Aymeric distribue des tracts promotionnels devant le stade, avec l'aide de 2 cousins et 3 amis. Il les paye 20€ chacun, pour 2 heures de distribution. Une équipe de l'Inspection du Travail réalise un contrôle sur place. Aymeric doit payer une amende pour "travail dissimulé". Montant de la prune: 21.340€.
Le magazine réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 50.000€. Depuis 7 ans et demi, le rédacteur en chef se bat pour un échelonnement de cette amende. Il reconnaît une erreur de sa part, en plaidant la bonne foi et son ignorance du droit. Il se dit même prêt à payer 100€ par mois. Mais selon lui l'Ursaff refuserait cette proposition.
"C'est comme écraser un moustique avec une enclume!"
Une première échéance, de 6.800€ vient d'être payée, grâce au soutien de près de 200 donateurs en ligne. Il reste encore 14.540€ à payer. "Un smicard ne peut pas payer cette somme" annonce d'emblée Aymeric Blanc, qui se dit épuisé par le stress de cette "bataille". Il se bat pour la survie de son magazine."Planète Lyon" a été assigné en liquidation judiciaire en septembre 2018.
Pour trouver un soutien financier, Aymeric Blanc précise un élément important. Par souci d'éthique et d'indépendance journalistique, il se refuse de demander de l'aide au patron de l'OL, Jean-Michel Aulas.
"Il est le patron de l’entreprise sur laquelle on écrit 80 pages tous les 3 mois. Du coup, admettons qu'il paie la somme, on lui serait éternellement reconnaissants et redevables. Et le magazine ne pourrait plus s’afficher comme indépendant. Quant aux joueurs de l’Olympique Lyonnais, c’est un peu différent. Contrairement à Aulas, ils ne sont que de passage à Lyon. Mais c’est extrêmement délicat et gênant d’aller les voir pour leur réclamer de l’argent."
Le reportage de Farid Haroud, Laure Crozat et Stéphane Trenteseaux