Policiers insultés dans un clip du Lyon Antifa Fest: Laurent Wauquiez supprime la subvention du CCO de Villeurbanne

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Le festival antifa doit avoir lieu a Villeurbanne en décembre 2021. Dans le clip servant de promotion de l’événement, deux rappeurs insultent la police. Colère du président LR de Région, Laurent Wauquiez. La réaction n'a pas tardé : subvention supprimée pour le CCO.

Le président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé ce matin dans les colonnes du Progrès qu'il retirait la subvention du Centre culturel oecuménique (CCO) de Villeurbanne qui accueille le Lyon Antifa Fest. En cause : un clip promotionnel dans lequel la police est insultée.  

Des policiers traités de "batards" dans un clip de promotion

Après deux années d'interruption, la 8e édition du Lyon Antifa Fest doit se tenir à Villeurbanne, les 10 et 11 décembre 2021. Organisé par l'association lyonnaise "Lutte des Classes", le festival est accueilli par le CCO de Villeurbanne. Mais à quelques mois de l'événement, une vidéo de promotion a provoqué la colère du président de région, Laurent Wauquiez. Dans le clip d'environ une minute, partagé sur les réseaux sociaux, les rappeurs Lax et Original Tonio scandent sur scène devant le public : « Et tous les flics c’est des bâtards, et tous les flics c’est des bâtards ». La phrase a été lancée lors d’un concert qui s'est déroulé à Lyon en 2015. Les deux rappeurs sont originaires de banlieue parisienne.

Encore en ligne ce lundi matin, sur la page FB du festival, le post a été supprimé.

Depuis 2013, le Lyon Antifa Fest se dit engagé contre le racisme et toutes formes de discrimination. "Ce festival est en soutien contre la répression que subissent les militant-e-s antifascistes de Lyon," expliquent les organisateurs sur la page FB du Lyon Antifa Fest.  

Policiers indignés et suppression de subventions

La vidéo de promotion a fait vivement réagir notamment les syndicat des forces de l'ordre qui dénoncent un événement incitant à la haine. Ainsi, le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (Officiers et Commissaires de Police), dans un message posté sur twitter, questionne  : "un festival où une manifestation anti flic subventionnée ?".

"Cet événement incite à la haine et présente des risques graves de troubles à l’ordre public. Nous demandons son interdiction," avait également écrit sur twitter le SCPN qui représente et défend les Commissaires de Police. 

Dans une interview accordée au Progrès, le président LR de la région, Laurent Wauquiez a dénoncé des propos "intolérables". La réaction de l'exécutif régional a été radicale : suppression de la subvention allouée par la Région Auvergne Rhône-Alpes au CCO de Villeurbanne. Il s'agit d'une subvention de 45.000 euros annuels. Pour l'élu, le CCO de Villeurbanne, association créée en 1963, a aussi sa part de responsabilité comme gestionnaire de la salle de concerts qui doit accueillir le festival.

Une décision saluée par le SCPN ce lundi matin sur twitter : "Nous avions dénoncé la tenue de ce festival antifa, nous remercions monsieur Laurent Wauquiez pour sa décision de leur couper les subventions."

Réactions à Villeurbanne

Le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvandel réagit son fil twitter ce lundi matin, 6 septembre : "La lutte antifasciste n’autorise pas tout. Les appels à la haine et à la violence contre les policiers n’auront jamais leur place à Villeurbanne", écrit l'élu en faisant référence à l'article du Progrès.

"L’injure, l’appel à la haine sont pénalement répréhensibles. Ces insultes sont inacceptables et dangereuses. Je condamne fermement ces propos. Comme je l’ai toujours dit, nous devons être implacables et sans aucune ambiguïté s’agissant de propos visant les forces de l’ordre et incitant à toute forme de haine," a indiqué ce lundi matin, le maire de Villeurbanne dans un communiqué. 

Si l'élu tout d'abord a tenu à "condamner fermement" les insultes contre la police tenues dans la vidéo de promotion, il a cependant jugé "utile de rappeler qu’en démocratie, la liberté d’expression est un droit fondamental et l’expression artistique doit être protégée." Et d'ajouter : "en tant que maire et Vice-Président à la culture de la Métropole de Lyon, je serai toujours vigilant à ce que toutes les expressions artistiques, dès lors qu’elles respectent la loi, puissent avoir droit de cité". Le maire de Villeurbanne a également indiqué avoir pris contact avec l'équipe du CCO. "Avec eux, nous allons nous pencher dès aujourd’hui sur les suites à donner à cette situation et notamment sur le format et les conditions d’organisation de cet événement," indique Cédric Van Styvendael en conclusion.

Le groupe socialiste à la Région Auvergne Rhône-Alpes a également réagi dans un communiqué estimant qu' "Une polémique sur les propos tenus par un groupe de Rap, fussent-ils intolérables, ne peut servir de prétexte pour affaiblir une structure culturelle reconnue de longue date et dont les actions n’ont jamais éveillé le moindre soupçon."

Fernanda Leite, à la tête du centre culturel de Villeurbanne depuis une vingtaine d'années, indique qu'elle se désolidarise des propos du groupe de rap tenus dans le clip. Elle précise également que la salle municipale n'est pas l'organisateur de ce festival. D'ailleurs, le site internet du CCO ne mentionne pas le festival sur son site internet et n'en fait pas la promotion. 

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