Il y a trois ans, Anas, a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant devant le CROUS de Lyon. Après des mois d'hospitalisation et de rééducation, il est venu témoigner sur le plateau du journal régional de France 3 Rhône-Alpes, ce mardi 22 novembre 2022.
Le visage est marqué, les traits tirés, mais le sourire toujours présent. Anas est un revenant. Il y a trois ans, en pleine journée, il a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant. Le lieu n'est pas choisi au hasard. Le siège du CROUS (le Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) a pour mission d'améliorer les conditions de vie des étudiants. Mais Anas est déçu. Il souhaite alerter les pouvoirs publics et l'opinion. Il passe à l'action le 9 novembre 2019 en allumant le feu sur sa personne. Il sera sauvé. Mais brûlé au troisième degré sur 75% de son corps. Trois ans après, il revient sur les conditions de vie des étudiants. C'est cela qui l'avait conduit à commettre cet acte.
J'ai repris une vie normale, tout va mieux. J'ai encore de nombreuses opérations à subir, mais c'est la vie d'un grand brûlé
Anas Kourif, étudiant
Dans cet entretien qu'il a accordé à notre chaîne, il explique ce que son geste à permis de réaliser. Un repas à un euro pour les étudiants, un regard plus attentif sur la précarité étudiante, "mais est-ce suffisant ?" s'interroge t-il.
Décidé à aller encore plus loin, il songe à créer un "autre syndicat étudiant, car il faut continuer encore aujourd'hui".
Toujours actif pour la défense des conditions d'étude des jeunes, il milite et poursuit ses études en Licence de Sciences-Politiques, option journalisme à l'université Lyon II.
Il avoue quand même vouloir "profiter de la vie".