Une équipe lyonnaise a mis en évidence les effets probants d'une stimulation nerveuse sur l'état de conscience d'un patient, à priori réduit à un statut végétatif. Une première mondiale qui demande encore à être vérifiée mais qui pose déjà un problème d'éthique.
C'est une première médicale lyonnaise qui vient pondérer le jugement définitif que l'on pose généralement sur un patient réduit à l'état végétatif. Il existe un espoir de le voir revenir à un état de conscience minimal.
L'expérience a eu lieu à l'hôpital neurologique de Lyon. Un homme de 35 ans, alité depuis 15 ans et dans un état végétatif, a pu donner des signes d'éveil minimal après la pose d'un implant thoracique et des stimulations électiques répétées sur le nerf vague. Une technique de stimulation nerveuse qui n'avait jamais été exploitée jusque là dans ce cas de figure.
Angela Sirirgu, directrice de recherche à l'Institut des sciences cognitives de Lyon, a procédé à cette expérimentation. Elle explique que le patient s'est mis à répondre du regard après avoir subi plusieurs semaines d'un traitement électrique sur son nerf vague. Une stimulation électrique jusque là utilisée pour soigner l'épilepsie et qui a donc participé au réveil de son état de conscience.
Le patient concerné est décédé peu après d'une complication pulmonaire, sans lien avec l'expérience. L'équipe lyonnaise entend maintenant mener cette expérimentation sur trois autres patients, pour vérifier l'impact de cette méthode.
Cette première mondiale laisse espérer une amélioration minimaliste de l'état d'éveil des patients, pourtant réputés en état végétatif. Mais elle pose aussi des problèmes éthiques.