Selon l'association "40 millions d'automobilistes", qui dénonce l'inefficacité de la limitation à 30km/h dans toute la ville, une centaine de radars devraient être installés dans la métropole lyonnaise.
Le 30 mars dernier la métropole lyonnaise a suivi l'exemple de nombreuses villes françaises et européennes, en généralisant la limitation à 30km/h. Désormais 84% de la voirie est en zone 30, au grand dam de la plupart des usagers de la route, puisque selon un sondage réalisé en 2021, 72% des automobilistes étaient opposés à la baisse généralisée de la vitesse en ville.
Déjà à l'époque, l'association dénonçait "une mesure impopulaire et inefficace en termes d’amélioration de la qualité de l’air et de la sécurité routière (…) visant uniquement à entraver l'usage de la voiture individuelle".
Un premier bilan négatif
À peine plus d’un mois après l’entrée en vigueur des 30 km/h, l’association estime que ces nouvelles limitations de vitesse n'offrent pas les résultats attendus par les autorités.
La vitesse moyenne des automobilistes lyonnais (mesurée par l'application Coyote) est passée de 25,6 km/h à 24,7km/h. Il n'y aurait donc "aucun impact significatif sur les vitesses réellement pratiquée par les usagers", toujours selon "40 millions d'automobilistes".
Des résultats "conformes avec ceux observés dans les autres villes passées récemment à 30 km/h" précise Pierre Chasseray, délégué général de l'association, qui en conclut : "aucun impact sur les vitesses pratiquées, donc pas d’impact sur la sécurité routière ou les émissions polluantes des véhicules".
Des radars installés par l'État sur l'ensemble de la métropole
En revanche, la mesure pourrait bien avoir un impact sur le porte-monnaie des automobilistes… Dans son communiqué, l'association accuse le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV) d’avoir pour projet "d'installer pas moins d’une centaine de radars dans les rues de la Capitale des Gaules dans les prochains mois (...) dans le seul but de pénaliser les automobilistes et de les dissuader de rouler dans la métropole".
En réalité, si la ville est concertée quant à l'utilisé et l'emplacement des radars, ce sont les services de l'État, et en l'occurrence la préfecture, qui décide de l'implantation de nouveaux radars "sanctions" (c'est à dire que les automobilistes en excès de vitesse sont verbalisés).
Pour autant, si le projet est "trop jeune pour être révélé plus en détails", les services de la ville et de la métropole ne démentent pas l'installation à venir de "nombreux radars, à Lyon, mais aussi dans d'autres villes de la métropole". "Cela va de pair avec la mise en place de la circulation à 30km/h dans la ville" justifie une source proche du dossier qui indique que "les emplacements sont en cours d'instruction" mais que "les axes accidentogènes seront privilégiés".
Concernant le nombre de radars ajoutés, impossible pour l'heure de se voir confirmer par l'un des services concernés qu'il y en aura une centaine, comme l'affirme "40 millions d'automobilistes". D'autant que la métropole a, de son propre chef cette fois, également prévu l'installation de radars pédagogiques sur le territoire lyonnais.