"Protéger l’environnement est un combat sans fin", le chef papou Mundiya Kepanga à Lyon pour le festival "Quais du départ"

Le festival quais du départ, dédié aux films et livres de voyageurs, accueillait ce vendredi 5 avril 2024, Mundiya Kepanga de la tribu des Hulis. Loin de sa Papouasie natale, le chef Papou est venu présenter son dernier film "Gardiens de la forêt, le temps des solutions", un plaidoyer pour la sauvegarde des forêts primaires.

"Quand tous les arbres auront disparu, les hommes disparaîtront aussi", avec cette phrase, issue de son précédent film "Frères des arbres" Mundiya Kepanga annonçait déjà la couleur. Le chef Papou est actuellement à Lyon pour présenter son nouveau film, "Gardiens de la forêt, le temps des solutions".

Ce vendredi 5 avril 2024, c'est à Brignais, au festival Quais du départ qu'il présentait son œuvre, notamment à un jeune public.

Protéger les forêts primaires

"Bonjour !", c'est en français avec le sourire et un "r roulé" que Mundiya Kepanga salue les enfants présents au briscope. Le chef papou, originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée, s'exprimera ensuite en anglais, aidé d'un interprète pour mieux se faire comprendre.

Un couvre-chef sur la tête et une fine baguette de bois en guise de piercing au nez, le chef Papou est facilement reconnaissable même s'il est vêtu à l'occidentale.

Parce qu'une image vaut 10 000 mots, Mundyia a choisi une nouvelle fois de montrer pour alerter sur la situation des forêts.

"Notre premier film "Frère des arbres", a reçu 17 prix internationaux et deux de Greenpeace. Cela a donné une audience importante à ce film. C’est notamment ce qui a permis de changer la situation dans mon pays", rappelle-t-il.

Infatigable, le chef papou sillonne la planète pour présenter les solutions mises en place dans son pays et espère qu'elles feront des émules. "Depuis quelques années, il y a un nouveau premier ministre dans mon pays. Il sait qu'il est important de préserver les forêts primaires. Il prévoit d’interdire l’exportation des troncs bruts, ce qui va vraiment limiter la déforestation, c'était le sujet de mon premier film", explique-t-il.

Le chef de tribu Hulis a notamment expliqué pourquoi la protection des forêts primaires était essentielle et comment l'Europe apporte sa contribution.

"Il y a beaucoup de projets qui sont mis en œuvre aujourd’hui pour protéger la forêt primaire, détaille-t-il, comme des projets d’agroforesterie financés par l’union européenne, des projets de réserves et de zones protégées. Ce qui est important, c’est que l’union européenne aide des gens parmi les plus pauvres à gagner un peu d’argent, à trouver une alternative à la déforestation."

Un changement pour les générations futures

Avant la diffusion de son film, le chef papou a pris la parole pour sensibiliser les plus jeunes à son combat.

Je pense que les enfants sont comme des graines, si vous les arrosez ils vont pousser pour donner des arbres solides.

Mundiya Kepanga

"Lorsque vous plantez des tomates, vous mettez un tuteur, dit-il, c’est la même chose pour les enfants, il faut leur donner de bons conseils, c’est pour cela qu’il est très important pour moi de rencontrer les enfants."

"C’est un combat qui ne s’arrête jamais, reprend-il, je ne peux pas prédire l’avenir, mais aujourd’hui, je pense que la protection de l’environnement est un combat sans fin."

Mundiya n'en finit pas de franchir les frontières et de repousser les barrières pour porter son message. À la rencontre de civilisations aux antipodes de la sienne, il aimerait que le public ne le voit pas comme "quelqu’un avec des plumes sur la tête mais juste comme un être humain qui cherche tout simplement à vivre sur cette planète."