Un jeune migrant hébergé dans un hôtel de Genas, dans le Rhône, a été retrouvé mort, jeudi 4 juillet, et un autre a été hospitalisé, suite à une probable overdose. Un drame isolé, selon les accompagnants, qui insistent sur la bonne intégration des autres jeunes pris en charge.
Un jeune homme de 17 ans a été retrouvé mort à Genas, dans le Rhône, jeudi 4 juillet, et un autre a été hospitalisé, suite à une probable overdose. Les deux adolescents, des mineurs étrangers, étaient hébergés dans un hôtel de Genas depuis quelques jours, par la protection de l'enfance de la métropole de Lyon.
La piste de l'overdose
A l'hôtel "Les Acacias" de Genas, le personnel et la quarantaine de jeunes étrangers hébergés sur place sont sous le choc. Les 2 adolescents ont été retrouvés dans une chambre. Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort de l'un d'eux, et une autopsie a été réalisée dans la matinée. Les premiers indices évoquent la piste de l'overdose. Suite à l'autopsie, les investigations se poursuivent avec des recherches toxicologiques en cours, pour déterminer l'origine de la substance mortelle. Les analyses pourraient durer plusieurs semaines.
Les deux victimes étaient originaires d'Algérie. Elles avaient été placées temporairement dans cet hôtel de Genas, dans le Rhône, aux côtés d'autres mineurs étrangers de diverses origines, et dépendaient des services de la protection de l'enfance de la métropole de Lyon.
Un cas isolé
Le personnel de l'hôtel n'avait pas remarqué de signes d'alertes particuliers. "Ca m'a énormément surpris", rapporte Ounaiss Hammadi, le gérant du site. "Ils étaient arrivés il y a peu de temps donc on ne les connaissait pas bien, mais ils étaient très corrects avec nous, on n'avait noté aucun problème particulier."
Néanmoins, les services de la métropole avaient détecté les fragilités de la principale victime. "Nous constatons des problèmes d'addiction chez une minorité des mineurs qu'on accueille," explique-t-on à la métropole, précisant qu'ils sont accompagnés par des professionnels de santé. "Ce jeune là était particulièrement accompagné. Il a été vu 4 fois par son éducatrice en 15 jours, parce qu'il était particulièrement fragile, et qu'on croyait en la possibilité de voir les choses s'améliorer". C'est d'ailleurs parce qu'il présentait des signes de fragilité qu'il avait été déplacé d'un autre centre vers l'hôtel de Genas.
Les autres jeunes sont bien intégrés
Le gérant de l'hôtel, M. Hammadi, connaît bien les 38 jeunes qu'il héberge, et a toute la confiance de la métropole. Il considère ces jeunes "non comme des clients", mais comme "ses enfants". Pour lui, les autres mineurs présents depuis plusieurs mois ne sont pas exposés à la drogue. "Ils sont bien encadrés, ils sont tous scolarisés ou en formation, et ils suivent des cours de français en plus au Secours Populaire ou avec d'autres associations," explique-t-il. Avec le collectif local Amigo, un petit réseau s'est mis en place pour leur trouver des stages ou des formations. "Ils se lèvent tôt le matin pour aller à l'école, certains vont même rejoindre l'association sportive locale", précise le gérant. "On a même un jeune qui est le premier de sa classe à Décines."
A Lyon, 500 jeunes sont hébergés dans des hôtels
Ces jeunes sont adressés à des hôtels par manque de place dans les structures prévues par la métropole. Sur ce territoire, 1 500 jeunes sont pris en charge au total, dont 500 sont hébergés dans des hôtels, faute de places disponibles.
La métropole multiplie les constructions de nouvelles places en structures d'accueil, mais elle doit faire face à une explosion du nombre de mineurs étrangers à accueillir. "Notre objectif, c'est de les sortir de l'hôtel. On va encore créer 500 nouvelles places en décembre, plus 300 places d'accueil de jour, et encore 850 places en 2020," explique la protection de l'enfance. "Chaque année, on multiplie par 2 le nombre de places d'accueil".
Tous les mineurs étrangers identifiés comme isolés sont pris en charge, assure la métropole. Mais la saturation des structures d'accueil risque de se poursuivre à court terme, malgré les moyens supplémentaires mobilisés. A Lyon comme partout en France, le nombre de mineurs isolés à accueillir a été multiplié par 10 en 3 ans.