La Section de recherches de la gendarmerie de Lyon a mené une perquisition dans les bureaux de la mairie de Givors, ce vendredi. Les enquêteurs sont intervenus à la demande du Pôle national financier, enquêtant sur des soupçons de "détournements de fonds publics".
L'étau se resserre autour de l'équipe municipale à Givors. Ce vendredi, des gendarmes de la Section de recherches de Lyon ont perquisitionné les bureaux de la mairie, dans le cadre d'investigations menées par le Pôle national financier, précise le Progrès.
Un enquête avait été ouverte à la suite du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), publié en novembre dernier. L'institution de contrôle des deniers publics avait pointé de nombreuses irrégularités dans la gestion du maire de la commune, Martial Passi, qui a démissionné après sa condamnation pour "prise illégale d'intérêts".
L'édile communiste avait écopé, en juillet 2017, de six mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour avoir recruté sa soeur, Muriel Goux, au poste de directrice générale des services. Il avait fait appel de cette décision.
La Chambre régionale des comptes avait précisé à ce propos que "toute la procédure de recrutement [de Muriel Goux] a été menée par quelques élus et le maire". Ces "bizarreries administratives" avaient déjà fait l'objet de nombreux articles de presse, dont les révélations ont été confirmées par les magistrats.
De potentiels conflits d'intérêts
La CRC avait ainsi dénoté la "faiblesse des justificatifs" portant sur 26 671 euros de notes de frais, réalisées entre 2013 et 2015, parfois sans aucun lien apparent avec "l'intérêt de la commune".De même, les magistrats avaient, entre autres, soulevé les risques de conflits d'intérêts concernant certains élus : "Certains élus municipaux se sont trouvés dans une situation de conflit d’intérêt potentiel au moment de prendre les délibérations d’attribution de subventions à des associations dont ils sont ou étaient administrateurs et /ou président."
A cela s'ajoutent des factures de téléphone astronomiques, ou encore des frais d'essence supportés par la municipalité au bénéfice des agents de la ville.
Pour autant, le rapport considérait la situation financière de la commune "saine dans son ensemble". Christiane Charnay, l'actuelle maire PCF, n'avait pas manqué de s'en féliciter dans un communiqué, dans lequel elle expliquait "assumer ses actes".