Robert Badinter : homme de lettres et d'opéra, il avait écrit le livret "Claude", inspiré du roman de Victor Hugo et joué à Lyon

L'ancien garde des Sceaux était aussi un brillant homme de lettres et passionné d'opéra. En 2013, il avait écrit le livret d'un opéra, inspiré d'une œuvre de Victor Hugo, mis en scène par Olivier Py à Lyon.

L'ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand, a écrit le livret de Claude, opéra inspiré d'un drame carcéral de Victor Hugo évoquant l'homosexualité, mis en scène par Olivier Py et joué à l'opéra de Lyon. "Au cœur de cette tragédie pénitentiaire, vous avez Clairvaux, une centrale qui est comme un monstre qui broie les hommes, qui les tue.", expliquait-il en 2013.

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Le 26 mars 2013, Robert Badinter, ancien avocat, ancien Garde des Sceaux, signe à Lyon son premier livret d'opéra. L'oeuvre s'appelle Claude, et est inspirée de Claude Gueux, un drame carcéral de Victor Hugo, mis en scène par Olivier Py. Un manifeste rude contre l'injustice sociale, il y est question de prison, d'homosexualité et de peine de mort, bien à l'image des convictions de Robert Badinter. ©France 3 régions / INA

"Un ouvrier qui se révolte, c'est dangereux"

À près de 85 ans, Robert Badinter évoquait son "rêve réalisé" de participer à un opéra. Il confiait avoir été émerveillé par La Belle Hélène, d'Offenbach, qu'il avait vu à Lyon en 1942.

Robert Badinter a transposé à Lyon le roman méconnu de Victor Hugo, Claude Gueux, choisissant pour héros, un de ces canuts, ouvriers des soieries lyonnaises qui se sont révoltés au XIXe siècle, sur les pentes de la Croix-Rousse. Arrêté sur les barricades alors qu'il proteste contre le remplacement des ouvriers du textile par des machines, Claude est condamné à sept ans de prison.

"Un ouvrier révolté dans une prison immense comme celle de Clairveaux, c'est dangereux", explique Robert Badinter à nos équipes en 2013. Là, commence la tragédie. Claude finit par tuer le directeur de la prison de Clairvaux où il est incarcéré. Il est condamné à mort et guillotiné. L'œuvre s'inscrit dans la vie de combats menés par Robert Badinter. Il a porté la loi du 9 octobre 1981 qui abolit la peine de mort dans une France alors majoritairement en faveur de ce châtiment suprême.

Dans la mise en scène d'Olivier Py, la prison est incarnée dans le décor. Les ouvriers et prisonniers la poussent, comme une grande meule, pour dire "la torture, l'inutilité du travail et le grain broyé par l'absurdité du régime pénitentiaire".

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