Le journal en ligne est en butte à des problèmes financiers liés notamment à la baisse de ses annonces publicitaires. Il faudrait entre 1 000 et 1 600 abonnements pour assurer la survie du site d’information présent à Lyon depuis 2011.

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C’est ce que l’on appelle un effet en cascade. En 2022, les principales institutions culturelles de Lyon ont vu leurs aides rabotées par la Région. Villa Gillet, Subsistances, TNG, Maison de la danse, etc.

Autant de structures qui avaient passé des accords publicitaires avec le site Rue89 Lyon. Conséquence, explique Laurent Burlet, le co-fondateur du site Rue89Lyon, l’argent vient à manquer. Or, le trou de trésorerie pourrait se révéler mortel pour cette équipe spécialisée dans l’enquête et l’investigation.

Au total, 50 000 euros manquent aux caisses. Sur un chiffre d’affaires de 170 00 euros, c’est énorme. "Heureusement, nous avions quelques réserves, mais ça fond à vue d’œil. Là, on est au bout du bout, seuls les abonnements peuvent nous sortir de cette crise", constate avec tristesse Laurent Burlet, désormais à la tête d’une équipe de cinq journalistes. 

S’ajoute à ce problème l’impossibilité d’accéder au marché juteux des annonces légales que deux journaux se partagent dans le Rhône et la métropole lyonnaise (Le Progrès et Le Tout Lyon). "Nous comptions sur les annonces de la préfecture, de la Métropole et des cabinets d’avocats, se désole Laurent Burlet, or, nous n’avons rien, malgré le fait que depuis un certain temps, les sites peuvent officiellement éditer ces annonces légales… "

 

Abonnez-vous ou on va crever, là on est au bout du bout

Le co-fondateur en 2011 de l’édition locale de Rue89

Au bord du gouffre

Le coup est d’autant plus difficile pour l'équipe si engagée dans la vie du média. Les journalistes se paient à 100 euros au-dessus du SMIC pour ne pas peser sur les finances du site. L’abonnement reste le moyen d’assurer la poursuite du travail entrepris durant une bonne dizaine d’années. « On bascule sur l’abonnement payant afin de permettre aux lecteurs d’avoir accès à des reportages au long cours. Après quelques temps où nous nous sommes bornés à traiter l’actualité chaude, moins coûteuse à produire, nous voulons renouer avec les papiers et les contenus éditoriaux qui informent en profondeur nos lecteurs. »

Le site autrefois gratuit est au bord du gouffre. Un premier coup avait été porté quand le site national de Rue89 avait été racheté par L’OBS. Puis, une campagne de développement de publicité avait été lancée. « Mais la mairie de Lyon et la métropole nous avaient mis sur liste noire, du temps de Gérard Collomb, ce qui a mis à mal les finances », déplore Laurent Burlet. En une décennie, et environ 8 000 articles, le site s’est imposé comme l’une des références locales de l’enquête, des grands reportages et des papiers de fond.

 

Le soutien de Médiapart

Depuis le mois de février, un partenariat a été amorcé avec Médiapart. Objectif : donner un écho national aux thématiques locales lyonnaises. Ce qui signifie que les enquêtes seront aussi publiées sur Médiapart et que les abonnés seront invités à assister aux événements organisés conjointement.

Déjà, plusieurs dates sont annoncées: jeudi 9 mars à 19h30 en direct audio sur Twitter (Space), "Face à la presse des milliardaires et des banquiers, comment faire vivre une presse indépendante locale à Lyon, Bordeaux et Strasbourg ?, avec les cousins et cousines de Rue89 Strasbourg et de Rue89 Bordeaux.

Lundi 13 mars à 19h30 à Hotel71, soirée de soutien à Rue89Lyon, en présence de Fabien Escalona (journaliste à Mediapart), Usul (YouTubeur et chroniqueur pour Mediapart et Blast) et d'autres invités.


Fin mars : "Conférence sur les violences sexistes et sexuelles", avec Sarah Brethes (journaliste à Mediapart) et Isabelle Garcin-Marrou (professeure des universités en sciences de l'information et de la communication à Sciences Po Lyon).

L'ensemble des évènements est à retrouver ici.  

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