Téléphérique urbain, "un projet tombé du ciel" selon un collectif d'opposants de l'Ouest Lyonnais

Un téléphérique urbain dans entre Lyon et Francheville. L'idée lancée par la Métropole de Lyon est loin de faire l'unanimité. Farouchement opposé au projet porté par les écologistes, un collectif de riverains a lancé une pétition le 30 décembre 2020 qui a déjà recueilli un millier de signatures.

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"Ce projet de téléphérique est tombé du ciel !" s'exclame Alain Bavozet, coordinateur du collectif "Touche pas à mon ciel" joint par téléphone. Ce dernier dénonce l'incohérence d'un projet "qui manque de sérieux", à l'heure où l'on "dépense des milliers d'euros pour enfouir les réseaux aériens".

L'ancien adjoint de Sainte-Foy-lès-Lyon se dit également choqué par l'absence de concertation autour de ce projet de transport aérien, contrairement à la concertation "exemplaire" qui a eu lieu avec le Sytral concernant le projet de ligne de métro E. Un projet de métro permettant de relier l'ouest lyonnais à la presqu'île de Lyon, qualifié de "structurant" et qui serait surtout capable de transporter "cinq fois plus de personnes qu'un téléphérique," selon le porte-parole du collectif. "Le projet de métro se veut structurant, évolutif, avec une prévision de trafic de 120 000 personnes par jour."

 

Ligne aérienne : moins cher qu'une ligne de métro

Fraîchement élus à la tête de la Métropole de Lyon, les Ecologistes soutiennent a contrario un projet de téléphérique largement moins coûteux qu'une ligne de métro et plus longue à réaliser. Budget annoncé pour cette ligne aérienne urbaine de l'ouest lyonnais : près de 160 millions d'euros. Mais si le projet est validé et mené à son terme, cette ligne de téléphérique d'environ 6 km devrait relier Lyon-Gerland à Francheville en 20 minutes d'ici fin 2025. 

Selon les porteurs du projet, la ligne aérienne pourrait être empruntée par 25.000 voyageurs chaque jour. Si le maire (LR) de Francheville, Michel Rantonnet, est convaincu, il n'en va pas de même pour tous ses administrés et pour des habitants de communes voisines, potentiellement situées sur le tracé. L'idée d'un transport en commun aérien est vivement contestée.  Les opposants sont dubitatifs, tant sur le coût du projet plus proche des 200 millions que sur le nombre potentiels d'usagers. 

 

Protéger "le balcon vert" de Lyon

L'Ouest Lyonnais est riche en patrimoine naturel et historique avec des vestiges romains du 1er siècle. Regroupés au sein d'un collectif baptisé "Touche pas à mon ciel", des habitants des communes de La Mulatière, Sainte-Foy-lès-Lyon et de Francheville sont bien déterminés à défendre le "balcon vert" de la métropole de Lyon, un "poumon" de l'agglomération.
Les opposants redoutent bel et bien en premier lieu une dégradation de l'environnement avec un paysage défiguré par des pylônes de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. "Imaginez des câbles et des cabines au-dessus des habitations et des jardins, des pylônes de 50 mètres de hauteur le long du tracé, " résume Alain Blavozet qui concède cependant que tous les équipements n'atteindront pas cette hauteur maximale. "Mais il y aura aussi des parkings car cette ligne va compter plusieurs stations." 

Le projet de téléphérique est néfaste à TOUT l'Ouest Lyonnais !

Et les riverains, qui appréhendent de futures nuisances sonores, s'inquiètent aussi d'une potentielle dévaluation de leurs biens immobiliers. Quid des expropriations et des servitudes de survol, s'interroge le collectif.  "L'ouest lyonnais est très densément peuplé. Par exemple, à Sainte-Foy-lès-Lyon, la densité est de 3500 habitants au kilomètres carré," précise Alain Bavozet. Le collectif n'exclue pas non plus un risque d'atteinte grave à la vie privée.
 

Une pétition : première étape 

Regroupés au sein de ce collectif baptisé "Touche pas à mon ciel", des habitants des communes de La Mulatière, Sainte-Foy-les-Lyon et de Francheville ont lancé le 30 décembre dernier une pétition en ligne pour dire stop au projet.... Elle a recueilli en moins d'une semaine un millier de signatures. Mais ce n'est qu'une première étape, prévient Alain Bavozet, coordinateur du collectif qui compte plusieurs juristes et qui n'exclue pas de porter l'affaire devant la justice. Le projet aérien porté par les écologistes pourrait bien se transformer en serpent de terre ... 

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