Témoignage. “Vous n’avez pas de carrosserie, vous pouvez voler au moindre truc ”: paraplégique, il sensibilise les jeunes à la conduite moto

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Depuis son accident de moto, Olivier Gentilini intervient auprès de jeunes futurs conducteurs, candidats au brevet de sécurité routière.
Témoignage. “On s’amuse en moto. Mais vous n’avez pas de carrosserie. Vous pouvez voler au moindre truc ”, paraplégique, Olivier Gentilini sensibilise les jeunes ©FTV

Depuis son accident de moto, Olivier Gentilini intervient auprès de jeunes futurs conducteurs, candidats au brevet de sécurité routière.

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Si les deux-roues ne représentent que 2% du trafic, ce sont 20% des morts sur la route. Un chiffre dramatique que certains essaient de contrecarrer, comme Olivier Gentilini. A 20 ans, il est victime d’un accident de scooter.

Pendant sept mois, il est soigné à Marcy L’Etoile, une clinique de la métropole lyonnaise spécialisée dans la rééducation notamment des accidentés de la route. Paraplégique aujourd’hui, il revient parfois dans cette clinique pour faire de la prévention auprès de jeunes futurs conducteurs. 

Sensibiliser au sentiment d’invulnérabilité 

“Je rentrai d’une fête, j’avais trop bu. Je passe les clés. Je suis éjecté de la moto parce qu’on glisse et je me rattrape comme je peux à un poteau électrique qui me fracture la colonne”, raconte Olivier dans son fauteuil. Il se souvient du jeune homme insouciant qu’il était. En face de lui, une dizaine de futurs conducteurs de scooter. Tous candidats au brevet de sécurité routière, le BSR.

Son objectif ? Mettre en garde ces jeunes contre le sentiment d'invulnérabilité. “Tout ça vous pouvez l’éviter. On s’amuse à moto, on se sent vraiment libre, on se sent plus léger. Mais vous n’avez pas de carrosserie, vous n’êtes pas en voiture. Vous pouvez voler au moindre truc. Un gravier et c’est terminé, vous finissez dans un mur et par chance, vous finirez en fauteuil. Mais sinon, la plupart du temps, c’est terminé”, insiste l'homme âgé aujourd'hui de 39 ans.

Olivier ne s’estime pas donneur de leçon, “parce que la bêtise, je l’ai faite. Ça peut briser une famille. Moi je me suis relevé, certains n’ont pas réussi. Si ça peut leur mettre un peu de plomb dans la cervelle ça peut être bien, moi ça m’aurait peut-être aidé”. 

“Je suis debout dans ma tête” 

Aujourd'hui, pour lui, témoigner auprès de jeunes apprentis conducteurs est essentiel. Et quand un jeune garçon l’interpelle : ”ça vous a vraiment choqué …” Il continue de positiver et estime que cet accident a changé sa vie : “c’est une deuxième vie, mais pour moi ça a été comme une deuxième chance. Je suis debout dans ma tête. Tu te relèves en fait.”  

17 fois plus de risque en deux-roues qu’en voiture 

Devant ces jeunes candidats au BSR, des témoignages de médecins aussi. “Il y a 17 fois plus de risque de se tuer en deux-roues qu’en voiture.” Ces journées de prévention font partie du "Parcours éducation" mis en place par la mairie de Villeurbanne pour faciliter la prise de conscience des conduites à risques chez les futurs motocyclistes.

“On a eu des groupes précédemment où ce sont des patients qui avaient plutôt bien récupéré et finalement, les jeunes s'inquiétaient de savoir ce qu’était devenue la moto ou si elle était réparable. Quand on a des patients avec un gros handicap comme ça, ils ont un tout autre discours, un tout autre regard. Je pense que c’est assez percutant pour eux”, constate Marie-Christine Faudon, kinésithérapeute et coordinatrice rééducation clinique IRIS.

“Ça m'a appris que la vie ce n’est pas un jeu, faut être vigilant, faut tout le temps surveiller soi et les autres”, se souviendra Mohamed Bouhammani, 15 ans. Quant à Amara Lassana, 14 ans, les consignes sont retenues : “ il ne faut rien consommer quand on conduit, c’est ça qui est dangereux et faire attention sur la route”

Un sportif adepte des défis

Malgré son handicap, Olivier continue de pratiquer le sport. Mais à cause d’un entraînement intensif, son épaule s’est fragilisée alors les haltères restent pour le moment de côté.

Depuis qu'il a perdu l'usage de ses jambes, le nageur s'est réinventé une nouvelle vie de sportif de haut niveau. "On se réveille et on se dit go, faut y aller. Réadapter ce nouveau corps, apprendre à l'apprivoiser, comprendre comment il fonctionne”, se souvient Olivier de ses débuts.

Pour le futur, ce mordu de sport a déjà quelques idées de défis comme des traversées en eau libre.

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