La Commission européenne veut que la France "se dépêche" de choisir le tracé des accès au tunnel ferroviaire du TGV Lyon-Turin. La France risque de manquer les financements européens selon la commission franco-italienne chargée du projet.
"La Commission européenne nous a dit qu'il fallait qu'on se dépêche de prendre la décision en France", a déclaré Josiane Beaud, présidente de la commission franco-italienne chargée du TGV Lyon-Turin, "si l'on ne choisit pas le tracé en 2022, le dossier ne passera pas dans les financements actuels de l'Europe, il faudra attendre les prochains en 2027 et cela met en colère les Italiens".
La coordinatrice européenne chargée du dossier, la Slovaque Iveta Radicova, devrait taper du poing sur la table, mardi 28 juin, à Lyon, lors de l'assemblée générale du Comité pour la Transalpine, association qui réunit les partisans du projet.
La France doit fixer 160 km de tracé entre Lyon et la vallée de la Maurienne, d'où part le tunnel transalpin.
En septembre 2021, le ministre des Transports de l'époque, Jean-Baptiste Djebbari, avait promis que le tracé serait établi en mars 2022. Depuis, la décision se fait toujours attendre.
L'Europe a accepté de financer le projet à hauteur de 50% "à condition que chacun précise ses intentions". Depuis, le tracé italien a été validé par la Commission européenne... qui attend toujours le projet français.
Une aberration, dénoncent les adversaires du projet.
"L'urgence n'est pas de lancer des travaux pour une deuxième ligne Lyon-Turin, elle existe déjà !", a écrit l'ONG Les Amis de la Terre à Mme Borne après sa nomination à Matignon. Allusion à la voie ferrée du Fréjus, sous-utilisée selon les écologistes.