Atypique et assoiffée d'indépendance, Eliott Jane est une jeune artiste de la scène lyonnaise qui a bourlingué et qui ne s'en laisse pas compter. Ne vous y trompez pas ! Derrière ce regard azur, c'est une femme forte et éprise de liberté ...
J'ai toujours voulu faire ce que je voulais dans la vie, je n'ai jamais laissé personne m'en empêcher ! Libre, c'est peut-être le mot qui me caractérise le mieux.
Un regard bleu « lagon », une franchise touchante, une crinière blonde et des mots sincères. Eliott Jane est une jeune rockeuse lyonnaise inclassable et attachante. La jeune femme a toujours défendu bec et ongles son indépendance. Son adolescence « hors des clous » et sa soif de liberté, elle en parle sans fards, ni fausse pudeur, en plongeant simplement ses yeux dans les vôtres...
Mustang...
Au premier regard sur la jeune femme, je ne peux m'empêcher de penser du film "Mustang", du sentiment de liberté à l'état pur qui s'en dégage aux premières images. Un récit de liberté volée... et reconquise. Mais la comparaison avec notre artiste s'arrêtera là. Eliott Jane est née à Lyon dans une famille d'artistes qui a très vite compris son besoin de s'affranchir des codes. Elle ne le cache pas, elle a été une adolescente à la forte personnalité. Une insoumise qui se posait beaucoup de questions, qui avait du mal à accepter l'autorité et la contrainte. Elle a quitté l'école à 16 ans, claqué la porte de la maison.
Comme les héroïnes de Deniz Gamze, Eliott Jane a toujours eu la liberté chevillée au corps. L'ivresse a-t-elle été de courte durée? La blonde rebelle s'est très vite frottée à la vie, à ses "petits boulots", ses galères ... pas vraiment un lit de roses. Mais ce qu'elle retient surtout ce sont des rencontres enrichissantes et "improbables". Cette vie de bohême a forgé la future artiste. Elle l'a fait mûrir et l'a endurci aussi peut-être, malgré sa douceur apparente. "Ce parcours atypique, c'est une arme. Je me sens forte. J’ai l’impression que plus rien ne peut m’atteindre," affirme-t-elle avec une assurance loin d'être feinte.
J'avais beaucoup de mal avec l'école, avec l'autorité, je me posais plein de questions existentielles. Quand j'ai découvert la musique, ça a été un vrai exutoire. C'est la musique qui est venue à moi et non l'inverse. C'est un besoin pour moi d'en faire et pas qu'une envie.
C'est la musique qui l'a rattrapée. Eliott Jane vient de sortir son premier EP en solo, mais elle est loin d'être une novice. Son expérience de la scène, elle l'a acquise au sein d'un groupe rock punk féminin lyonnais "Jina" dans lequel elle a chanté en anglais durant une dizaine d'années.
"Liberté Chérie" vient de sortir...
"Quand je chante en français, il n'y a plus de barrières"
Sa carrière s'est déroulée en partie à Londres. Mais aujourd'hui, elle a délaissé la langue de Shakespeare pour celle de Molière. Un retour aux sources pour une plus grande "liberté" avec les mots. "Je chantais en anglais mais c'était vraiment une manière de me cacher. La révolution dans ma musique, la révélation, c'est vraiment le passage au français. Je me suis rendue compte que l'anglais était une barrière. Depuis que je chante en français, je me sens vraiment nue et totalement moi," explique-t-elle en toute innocence.
« Liberté Chérie », c'est le reflet de ses expériences passées, de ses influences musicales et de sa personnalité sans compromis. Les années 80, les années 90 ont largement influencé Eliott Jane. Elle adore de Joy Division. Elle écoute "des heures et des heures" Nirvana. La jeune femme, issue de la scène punk rock, n'a finalement découvert les chansons françaises que tardivement.
Une vie en dehors des clous ... et une carrière sur les rails
La jeune femme a anglicisé son prénom à l'époque où elle chantait encore en anglais. Elle y a accolé "Eliott" pour en faire son pseudonyme. Pourquoi "Eliott"? Une référence à des "souvenirs d'enfance". "C'est Eliott Smith, Billy Elliot ou encore le jeune héros de E.T. C'est un prénom qui représente des enfants différents". Si Eliott Jane déteste une chose, c'est qu'on la range dans une case, ou simplement qu'on lui colle une étiquette. Ce qui est certain, c'est qu'elle est à la fois l'enfant terrible d'autrefois et la femme volontaire d'aujourd'hui.
Je ne voulais pas être en dehors des clous à l'école... en fait, j'étais déjà en dehors des clous!
Son parcours atypique a largement inspiré sa prose. Des textes intimistes et très personnels. "Je suis partie de la maison à 16 ans, j'ai fait ma vie. Pendant que les autres allaient à l'école, je travaillais, j'ai fait plein de petits boulots à la sortie de la classe de 3e et je tournais avec mon groupe de rock. Je n'ai pas eu une vie classique et j'ai vécu un peu en-dehors des stéréotypes. Je m'inspire de ce parcours dans mes chansons". C'est à l'ENM de Villeurbanne qu'elle a trouvé une formation artistique à sa mesure. Une histoire qui rappelle le film "Fame". Cette école "anti-conservatoire" lui a permis de toucher à tous les styles, de faire ses expériences musicales. Une école "qui l'a aidée à se trouver artistiquement". Eliott Jane en est sortie diplômée en chant Rock en 2011. "Je suis une des premières femmes ou la première à avoir eu ce diplôme, un DEM en chant Rock," explique-t-elle modestement. Elle est aujourd'hui une artiste très prometteuse.
Rencontre en musique avec l'artiste