L'égalité salariale entre les femmes et les hommes est une véritable Arlésienne en France depuis les années 60. Revendiquée par les uns, promise par les autres, elle reste encore aujourd'hui un objectif et non une réalité.
22 décembre 1972 : trois jours avant la distribution des cadeaux de Noël, l'Assemblée nationale adopte une loi relative à l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes, égalité que la loi inscrit dans le Code du Travail. C'est l'apparition de la célèbre formule «à travail égal, salaire égal», qui n'est aujourd'hui encore qu'une promesse très partiellement tenue. En ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme, c'est l'occasion de faire le point.
Les femmes et le travail
Tout au long des années 70, 80, 90 et suivantes, les salaires féminins resteront globalement moins élevés que ceux des hommes, même si la différence tend à se réduire. Le taux d'activité des femmes augmente régulièrement depuis le milieu des années 70, selon l'Insee. Celui des hommes est, en revanche, plutôt stable, depuis le début des années 90.
En 2020, parmi les 15-64 ans, 68% des femmes et 75% des hommes participent au marché du travail.
Philippe RousselPublication Insee, édition 2022
Dans sa publication, l'institut national de la statistique et des études économiques rappelle qu'à l'école, "les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons". Plus diplômées que leurs homologues masculins, les femmes ne représentent toutefois que 43% des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures en 2020. Mais il faut reconnaitre que leur nombre a doublé en l'espace de 40 ans.
La question des salaires
À ce jour, l'écart de rémunération entre hommes et femmes, à qualification similaire et travail égal, demeure en moyenne de 15%. Un chiffre qui peut varier selon les départements et grandes villes.
L'observatoire des territoires propose, sur son site internet, une carte interactive des écarts de salaire net horaire moyen entre les femmes et les hommes. Et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, certains départements se colorent de rose foncé, synonyme d'un écart salarial pouvant atteindre les 25%.
L'Isère et la Savoie font ainsi partie des moins bons élèves. À Grenoble, l'écart de salaire net horaire moyen est de 19.2% entre les femmes et les hommes. Il grimpe à 22.1% à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie. Est estimé à 19.5% à Montbrison dans la Loire, est de 16.4% à Saint-Etienne, et de 17.2% à Lyon.