Le contact avec un animal pour aller mieux, c'est ce que propose la ferme thérapeutique, Humanimaux à Venissieux. Au programme, plein de câlins pour des petits animaux et du bien-être pour les résidents d'un Ehpad.
Comme l’art-thérapie ou la musico thérapie, la médiation animale est un outil qui permet d'organiser des activités éducatives, thérapeutiques ou d’éveil. Une sympathique petite boule de poils fait office de médiateur et devient le complice d'une relation entre une personne retraitée et un référent, en l'occurrence Marion ou Nadine.
La médiation animale repose sur l’attrait que l’animal exerce auprès des personnes et sur sa capacité à les stimuler.
Une pure câlinothérapie
Accueillis par un coq chantant, les pensionnaires de l'Ehpad, arrivent à la ferme thérapeutique, Humanimaux. "Nous voilà, nous voilà", répond en souriant Marthe. Elle progresse lentement avec un déambulateur. Avec d'autres résidents d’un Ehpad, Marthe vient partager quelques heures avec poules, lapins, chèvres ou cochons d’Inde.
Humanimaux accueille depuis janvier, des personnes âgées, des jeunes en difficulté ou tout public dit "fragile".
À l'ombre, sous un arbre, installés autour d'une table, les pensionnaires font connaissance avec plusieurs lapins, d'espèces différents mais tous bien joufflus et peu farouches aux caresses."C'est merveilleux", dit Patrick Couillot, l'un des retraités, "il n’y a pas de mot, c'est doux".
"Cela m'apporte beaucoup de plaisir, la preuve je le fais volontiers et je suis très contente de pouvoir le faire", explique Marthe en caressant les longues oreilles d'un lapin couleur chocolat.
"Ça me rajeunit, ça me rappelle mes jeunes temps, j'avais 12, 13 ans, évoque Jean Charvet, je suis resté 6 ans à la ferme."
La médiation animale vise à mettre en relation des animaux éduqués avec des personnes souffrant de troubles physiques ou cognitifs pour faire naître des réactions positives.
Rompre l’isolement, supprimer le stress
Outre les boules de poils sur les genoux, ce qui attire le regard c'est le visage des pensionnaires. Détendus, souriants, rajeunis. Si les traits trahissent l'âge, les yeux dévoilent un intérêt presque enfantin pour les animaux.
Les rencontres ont lieu régulièrement au sein de l’Ehpad. Mais à la ferme se crée un réel sentiment de liberté. Pour Marion Picot, présidente de l'Association de la ferme Humaninaux, c'est un succès. "Mais oui, ça marche, ça signifie moins de prise de médicaments, plus de sourires, plus de contacts. Les pensionnaires parlent mieux parce que certains se renferment sur eux-mêmes, et ça permet de les libérer au niveau du langage".
Fondatrice de l’association, Marion était aide-soignante. Être issue du domaine de la santé et du social, c'est essentiel pour elle. Connaître son public, ses pathologies permet une meilleure prise en charge, assure-t-elle. La zoothérapie, c'est son dada depuis longtemps.
"L'animal a cette particularité : il ne juge pas. Peu importe ce que vous avez, peu importe votre physique, votre handicap, indique Nadine Gay, l'animatrice de l'Ehpad Madeleine Caille, l'animal il vous prendra tel quel. Et grâce à cette absence de jugement, les gens sont tout de suite plus à l'aise."
La médiation animale constitue pour ces résidents de l'Ehapd une expérience unique. Avec les animaux naissent de nouveaux souvenirs remplis de douceur.