La moitié de la population de Villeurbanne à moins de 30 ans. C'est en se basant sur son aide que la Ville a décidé d'être candidate au titre de "Capitale française de la culture". La collectivité désignée le 31 mars remportera un million d'euros pour mettre en oeuvre son programme.
Le 17 mai 2019, le gouvernement a confirmé la création du label « Capitale française de la culture ». Ce label distingue, tous les deux ans, une commune ou un groupement de communes de 20 000 à 200 000 habitants se démarquant par le soutien à la création, la valorisation du patrimoine, la transmission artistique et culturelle, la mobilisation des habitants, ainsi que l’implication des artistes et acteurs culturels implantés sur le territoire.
"Le projet a pour mission d’encourager, de valoriser et de soutenir les nombreuses collectivités qui font le choix de la culture pour dynamiser voire revitaliser leur territoire. Il viendra ainsi mettre en lumière des projets ambitieux qui s’inscrivent dans une politique culturelle de long terme, touchant toutes les générations, en faveur de la vitalité culturelle de nos territoires." explique le ministère de la culture. En outre, la ville lauréate bénéficiera d’un million d’euros pour mettre en œuvre son projet.
Trois candidats en Auvergne-Rhône-Alpes
29 communes ou groupements de communes ont fait acte de candidature au label « Capitale française de la culture » au 31 décembre 2020, date de clôture des candidatures. 10 régions métropolitaines et 3 régions ultramarines sont représentées. 10 candidatures proviennent de collectivités comportant entre 50 000 et 100 000 habitants, et 11 de collectivités de moins de 50 000 habitants. Enfin, un tiers des candidatures proviennent de communautés de communes, illustrant l’importance que revêt la politique culturelle pour les intercommunalités. En région Auvergne-Rhône-Alpes, trois candidats participaient : Annecy, Montélimar et Villeurbanne.
Villeurbanne présélectionnée
Le jury national, composé de 7 personnalités nommées par la ministre de la Culture et présidé par Bernard Faivre d’Arcier, a procédé à l'examen des 29 candidatures et arrêté une liste de 9 candidatures retenues pour participer à la phase de sélection conduisant à la désignation de la première "Capitale française de la culture" fin mars. Après délibération, les 9 candidatures suivantes ont été présélectionnées : la communauté d’agglomération Grand’Angoulême, les villes de Brest, Laval, Le Mans, Metz, Saint-Paul de La Réunion, Sète, la communauté de Communes du Val Briard et donc la ville de Villeurbanne.
Place aux jeunes !
L'adjoint au maire de Villeurbanne en charge de la culture, Stéphane Frioux, n'a pas hésité à proposer cette candidature :"C'est la première édition de ce concours et, la culture étant de toute façon à l'arrêt, en cette période de crise sanitaire, toutes les villes candidates sont un peu à égalité sur la ligne de départ. Ca nous permet de nous projeter pour 2022 et l'après-crise. Et, en même temps, c'est un début de mandat avec une nouvelle équipe municipale. J'ai trouvé que c'était le bon moment pour lancer une dynamique." Il rappelle que 50% de la population villeurbannaise a moins de 30 ans. Pour tenter de l'emporter, Villeurbanne a donc décidé de placer la jeunesse au coeur de sa candidature. Le projet, intitulé "Place aux jeunes!", prévoit de multiples temps forts :
- Un festival en plein air conçu par les jeunes dans le parc naturel urbain de la Feyssine. Ils et elles assureront la production, la programmation artistique, la direction technique… Au programme : des concerts, des spectacles de théâtre et d’arts de la rue, des déambulations…
- 25 mini-centres culturels, décentralisés dans les quartiers, seront déployés au sein des groupes scolaires : lieux de contact avec le livre et la lecture, d’exposition avec les œuvres de l’Artothèque municipale et du Fonds régional d’art contemporain, mais aussi centres d’éveil, de découverte musicale et instrumentale avec l’Ecole nationale de musique. Ils pourront être pérennisés.
- 22 balades patrimoniales sur plus de 100km seront élaborées avec les jeunes. Le dénominateur commun de ces balades sera l’originalité du parcours (un lieu, un arbre ou encore un commerce) avec la mise en place de bornes du patrimoine connectées.
- Le Théâtre National Populaire constituera sa seconde troupe éphémère avec une trentaine de jeunes de l’ensemble du territoire.
- Les Ateliers Frappaz, Centre national des arts de la rue, accueilleront des groupes de jeunes qui prendront part aux différentes créations prévues dans l’espace public.
- Le cinéma Le Zola, cinéma d’art et d’essai, accompagnera la création, dans la rue, de plusieurs centaines de mètres de pellicules qui, une fois numérisées, seront projetées dans plusieurs lieux de la ville et mises en ligne sur internet.
- La compagnie KompleX KapharnaüM et son équipe artistique pluridisciplinaire, initiera des « Parlements des collèges et lycées », pour engendrer une « prise de parole de la première génération du XXIe siècle ». Ces parlements donneront lieu à des créations plastiques et d’affiches qui recouvriront les murs de Villeurbanne. Ils se déplaceront de quartier en quartier.
- L’exposition annuelle du Rize, centre mémoires et société, sera consacrée à la jeunesse et placera Villeurbanne à hauteur d’enfant avec, notamment, de nombreuses actions de médiation en direction du public scolaire.
Les habitants, jeunes ou moins, pourront à terme collaborer à ce projet. "On prévoit de programmer une grande fête de la jeunesse, si on est retenus. Le point d'orgue de l'année 2022 serait cette grande fête conçue et réalisée par les services de la ville en collaboration avec les jeunes, issus du conseil villeurbannais de la jeunesse, d'associations, ou de l'école de musique." explique Stéphane Frioux, qui suit de près cette compétition : "J'ai bien vu que nos concurrents vantent leur projets un peu partout en France, grâce aux rédactions locales de France3. Il ne faut pas trop en dire pour ne pas être copié. Notre ambition est de mener une sorte de renaissance culturelle par la jeunesse. Et on inclue, en même temps, les arts numériques dans ce projet, notamment grâce à un partenariat avec le pôle audiovisuel et numérique Pixel. Et puis, le titre de "Capitale de la culture" permettrait de donner un coup de projecteur sur le rayonnement culturel de toute l'agglomération lyonnaise et même la région Auvergne Rhône Alpes" ajoute l'adjoint à la culture.