Le 1ᵉʳ janvier 2025, 60 000 véhicules classés Crit'Air 3 devraient être interdits de circuler et de stationner dans la zone à faibles émissions de l'agglomération lyonnaise. Ils viendront s'ajouter aux 23 000 voitures et autres transports individuels interdits l'année précédente, portant le chiffre total à un quart du parc automobile de la ZFE.
Nouvelle étape dans l’application des zones à fortes émissions (ZFE) en France. À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, l’interdiction de circulation et de stationnement s’étendra aux véhicules classés Crit’Air 3. Cette mesure vise à améliorer la qualité de l’air en supprimant les véhicules les plus polluants.
Dans la métropole de Lyon, cela représente 60 000 voitures supplémentaires, soit un quart du parc total, selon les données de l’Insee mardi 16 juillet. À Grenoble, ce chiffre atteint les 29%.
Pour rappel, la ZFE lyonnaise s’étend sur cinq communes couvrant la quasi-totalité de Lyon et de Caluire-et-Cuire, ainsi que les parties des communes de Bron, Villeurbanne et Vénissieux situées à l’intérieur du boulevard périphérique.
23 000 véhicules interdits en 2024
Le rapport de l’Insee indique qu’au 1ᵉʳ janvier 2024, 23 000 véhicules étaient déjà concernés par ces interdictions (les non classés ou classés Crit’Air 4 et 5), soit 7% du parc total de la ZFE et 10% du parc total régional. Un peu plus de 300 000 véhicules étaient alors en circulation dans la ZFE pour environ 413 000 ménages, soit moins d’un véhicule par ménage.
“Si tous les territoires sont concernés, trois d’entre eux ont, en particulier, une proportion de véhicules interdits supérieure à celle de l’ensemble de la ZFE de Lyon”, indique le rapport. À Vénissieux, 12% des véhicules ne pourront ni circuler ni stationner, tout comme 9% à Bron et dans le 8ᵉ arrondissement de Lyon.
Or sur ce territoire, le niveau de vie des ménages est en moyenne peu élevé. L’État et les collectivités locales ont donc pour mission d’accompagner les propriétaires dans cette transition avec des aides à l’achat et en développant les transports en commun.
Les actifs avec enfants sont les plus touchés
Ces restrictions touchent fortement les cadres et les personnes exerçant une profession intermédiaire. Ils sont environ 80 000 par catégorie à se rendre quotidiennement au travail en voiture.
Mais si en valeur absolue ces deux catégories utilisent le plus la voiture, en valeur relative ce n’est pas le cas. 60 % des ouvriers et 66% des artisans, commerçants et chefs d’entreprise utilisent leur automobile plutôt que les transports en commun. Seulement, les déplacements de ces derniers impliquent deux fois moins de véhicules.
Parmi ces actifs, les parents sont les plus concernés : 50% des personnes ayant un emploi et effectuant les trajets travail-maison en voiture au sein de la ZFE vivent au sein d’un couple avec enfants. Les couples sans enfants représentent quant à eux 21 % et les ménages d’une seule personne 18% des conducteurs de la zone.
"Ce mode de transport est sans doute plus flexible pour déposer ou récupérer les enfants dans des structures d’accueil (crèche, école, activités extrascolaires…)", rappelle l'Insee. Les jeunes de 15 à 29 ans, eux, sont seulement 36 % à utiliser la voiture pour se rendre au travail.