Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, polémiquent sur les réseaux sociaux à propos des Zones à Faibles Emissions.
L'incendie n'est que verbal, il ne dégage donc pas de particules fines et c'est heureux. Car depuis quelques jours, le torchon brûle entre Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, à propos des fameuses ZFE, les Zones à Faibles Emissions.
Recul prudent ou assouplissement du calendrier ?
Tout commence à la mi-février 2023, lorsque Bruno Bernard annonce revenir sur le calendrier initialement prévu pour la mise en place de la ZFE dans la Métropole de Lyon. L'exclusion de circulation qui devait frapper les véhicules Crit'Air 2 à partir de janvier 2026 est repoussée à 2028.
Cet assouplissement du calendrier est motivé entre autres, selon Bruno Bernard, par l'insuffisance des aides de l'Etat pour la mise en place des ZFE. Réaction le 15 février 2023 sur les ondes de RMC du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui ironisait sur les présidents de métropole comme Bruno Bernard, évoquant des élus "se disant plus écolos que les autres, (et qui) avaient voulu aller plus vite que le calendrier de l'Etat".
Apparemment piqué au vif, Bruno Bernard a réagi vivement (et abondamment) sur Twitter, dans un long fil présentant le comparatif des aides de l'Etat et de celles de la Métropole dans la mise en place des ZFE.
Nouvel épisode hier 7 mars 2023, avec l'entrée dans la polémique du député du Rhône LR Alexandre Vincendet qui, à l'Assemblée nationale, lors d'une séance de questions au gouvernement, interpellait le ministre de la Transition écologique sur les ZFE, les qualifiant "d'outil de ségrégation et d’assignation à résidence."
Dans sa réponse à Alexandre Vincendet, le ministre Christophe Béchu s'en est à nouveau pris au président de la Métropole de Lyon. "Vous me donnez l’occasion de revenir sur l’épisode de communication qui a eu lieu il y a quelques semaines dans cette métropole, avec le président de la Métropole expliquant, qu’à cause de l’État, il était obligé de différer et de renoncer à cette ambition, a lancé le ministre. Il a annoncé, pour montrer que la Métropole de Lyon était la plus pure, la plus radicale de France, qu’il n’y aurait pas seulement de dates pour les Crit’Air 5, 4 et 3, mais même pour les Crit’air 2, alors que rien dans la loi n’est prévu pour ce type de véhicules."
Nouvelle réponse immédiate du berger à la bergère, ou plutôt de Bruno Bernard au ministre. Encore une fois par réseau social interposé. Le président de la Métropole lyonnaise rappelle que l'Etat français a déjà été condamné pour non respect des seuils de pollution aux dioxydes d'azote, pollution que la mise en place des ZFE est censée faire baisser.
Vraisemblablement, l'incendie verbal est loin d'être éteint sur l'épineux sujet des ZFE. Pas sûr que l'environnement ni la politique y gagnent quoi que ce soit.