Alexandra Delprat s'est donnée une mission : offrir une nouvelle vie à tous les jouets. Installée à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône, elle a mis en place une boutique de seconde main "Abracadabric" où travaillent des personnes en réinsertion.
Partant du constat que 40 millions de jouets sont jetés chaque année en France alors que leur recyclage est extrêmement difficile, Alexandra Delprat a décidé d'agir pour lutter contre le gaspillage et la surconsommation. Elle a choisi d'emmener des personnes en réinsertion dans l'aventure.
Un rôle écologique
"On est à quatre tonnes de jouets qu'on va récupérer et tenter de sauver. En moyenne, on en sauve entre 5 000 et 6 000 par an". C'est 80 %
Alexandra DelpratFondatrice d'Abracadabric
Jeux, poupées, peluches... Tout est trié, certains sont revendus tels quels, d'autres complétés et enfin les derniers servent de stocks de pièces détachées. Rien ne se perd.
Pour en sauver davantage et rendre les jouets plus attractifs, l'équipe fabrique un nouvel emballage qui reste très minimaliste pour économiser la matière.
Les clients profitent de prix réduits, jusqu’à 40 % moins chers. Ils viennent avant tout chercher dans la boutique l’authenticité et la qualité. "Il y a des vieux jouets qu'on ne va pas retrouver dans les grands magasins. Ici, vous êtes sûr qu’il ne manquera pas de pièces, sinon l'atelier les trouvera" précise un habitué.
Un rôle social
La mise en beauté de ces jouets se passent à seulement quelques kilomètres de la boutique. Ils sont tous triés, testés, nettoyés et parfois même recomposés. Cette restauration est possible grâce aux mains habiles de 12 femmes en réinsertion. Un simple jouet pour enfant devient un réel support de revalorisation.
"Pour un jeu de société, il faut comprendre une règle, la décrypter. Il faut savoir pour quel âge on va conditionner l'objet, veiller aux aspects de sécurité, ça développe énormément de compétences" explique Alexandra Delprat, Fondatrice de Abracadabric. "On se creuse la tête pour trouver une solution optimale".
Elif travaille ici depuis deux ans. Grâce à l’expérience acquise, elle a pu réussir sa formation de transport de marchandises. "Je voulais créer mon entreprise, mais je n'avais pas confiance en moi. Après avoir intégré l'atelier, elles m'ont donné confiance. Grâce à elle, j'ai fait le pas de faire la formation de trois semaines et j'ai réussi mon examen".
À l’approche de Noël, les commandes se bousculent sur le site internet de la boutique. Les salariées changent de casquette et deviennent alors photographes pour mettre en valeur les jouets. Une autre corde à leur arc.
La prochaine étape est d'attendre l'équilibre financier et de trouver un local de stockage suffisant.
