Les opposants à la future loi de bioéthique, qui doit prochainement arriver au Sénat en seconde lecture, mobilisent à nouveau leurs troupes. Une soixante de rassemblements aura lieu ce samedi 10 octobre dans toute la France, et notamment dans le Rhône.
Après un premier rassemblement en matinée à Villefranche sur Saône, une autre manifestation est organisée à 14h45 place Bellecour à Lyon.
Le collectif, réunissant plusieurs associations sous la bannière « Marchons enfants ! » souhaitent contester cette loi qu’il considère « ni bio, ni éthique ». En raison des contraintes sanitaires, la mobilisation est démultipliée dans une cinquantaine de villes.
La @prefetrhone confirme la liberté de manifester dans le Rhône avec #MarchonsEnfants
— LaManifPourTous Lyon (@lmpt69) October 10, 2020
Rdv à
- 10:00 ce matin à Vienne
- 11:00 ce matin à Villefranche sur Saône
- 14:45 place Bellecour à #Lyon pic.twitter.com/HT0jahP9Lv
Odile Mirkovic, juriste, et porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance, explique que la manifestation vise à demander le retrait ou a minima la "ré-écriture profonde" de ce projet de loi bioéthique. "Nous contestons la mesure phare de ce projet, c'est à dire la PMA pour les femmes célibataires et les couples de femmes. Cela consiste à une insémination par des donneurs, ce qui signifie -pour l'enfant qui en est issu- la suppresion légale du père. L'absence du père est un fait qui peut arriver en raison des aléas de la vie. Dans ces cas là, on fait face.Mais là, il s'agit d'inscrire dans le code civil l'interdiction pour ces enfants d'avoir leur branche paternelle, leur filiation paternelle."
Le collectif refuse une généralisation de la PMA qu'elle considère comme un "business de la procréation. C'est l'objectif qui été annoncé par Jean-Louis Touraine, rapporteur du projet. Il dit carrément dans son rapport que son objectif était la procréation sans sexe pour tous. Nous estimons que c'est parce que cela génère des profits financiers importants"".
Un combat dénoncé par d'autres mouvements
Le discours de ce collectif est dénoncé par plusieurs autres associations qui militent, elles, en faveur de la PMA pour toutes, notamment. Sur son site internet l'association SOS homophobie développe son propos en trois points : Pour garantir la sécurité sanitaire de toutes les mères et de leur enfant, pour assurer la sécurité juridique des enfants et de toutes les mères, et mettre fin aux discriminations faites aux couples de femmes et aux célibataires et de permettre à toute personne en âge de procréer de fonder une famille en toute sécurité.
Un texte déjà en deuxième lecture au Sénat
Le projet de loi effectue les habituels aller-retour entre les deux assemblées, et a déjà été voté par l'Assemblée nationale. ce qui ne décourage pas les manifestants. "C'est un événement parmi d'autres. Nous voulons contribuer à une prise de conscience sur ce projet de loi bioéthique. Beaucoup de gens, y compris les parlementaires, ne savent pas ce qu'il contient. Les gens savent-ils, par exemple, que ce projet de loi permet de fabriquer des embryons transgéniques, génétiquement modifiés, et de mettre des cellules humaines dans des animaux, je ne crois pas. Nous, on est là pour le dire"