Saccage du buffet de mariage d'un supposé supporter de l'OL: 10 Stéphanois jugés

Dix supporteurs de l'AS Saint-Etienne comparaissent, ce mercredi 6 janvier 2016, devant le tribunal correctionnel pour le saccage d'un buffet de mariage dans un château du Beaujolais le 5 septembre 2015. Les 10 ultras stéphanois pensaient détruire le buffet de mariage d'un supporter de l'OL!

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le marié avait le malheur de porter le même nom qu’un supporter de l’Olympique lyonnais, alors, dix "ultras" de l’AS Saint-Etienne,ont décidé de saccager un banquet de mariage le 5 septembre dernier, à Dénicé, dans le Rhône. Ils comparaissent ce mercredi 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône.
Les dix hommes sont pour la plupart de bons pères de famille, présentés comme des employés modèles mais leur passion dévorante pour les Verts de Saint-Etienne et la légendaire rivalité envers Lyon leur a fait commettre une bévue violente.
Ces dix supporters de l'ASSE, plus ou moins proches des "Magic Fans", un groupe d'ultras qui compteraient environ 1.600 membres dont un noyau dur d'une quarantaine de personnes, ont été interpellés lors d'un coup de filet dans les agglomérations de Chartres, Caen, Saint-Etienne et Vienne (Isère), qui ciblait initialement douze personnes.

Les faits
Le 5 septembre 2015 dans l'après-midi, ils ont saccagé un buffet de mariage dans un château du Beaujolais à coups de barres de fer, de battes de baseball et de matraques, dans un déferlement de violence qui n'avait pas fait de blessés mais terrorisé le personnel du traiteur présent sur place. Deux femmes s'étaient vu prescrire un et trois jours d'ITT après ce traumatisme.
Matériel de sono détruit, boissons, victuailles, vin, mobilier fracassé, cette "véritable opération commando", selon l'expression d'un régisseur du château de Talancé, à Denicé, où était organisée la noce. Ce déferlement de violence s'était produit alors que les jeunes mariés et leurs 300 invités étaient encore à l'église pour la célébration de leur union.

Pourquoi cette violence?
La justice penche pour un règlement de comptes fomenté par des supporters de "Sainté" envers ceux de l'Olympique lyonnais, opposés depuis
des décennies dans le cadre de la rivalité proverbiale entre les deux clubs.
En effet, ce même 5 décembre 2015, le mariage d'un fan de l'OL, ancien supporter stéphanois, était organisé dans la région. Problème: la noce
qui a été visée n'était pas la bonne. Selon un avocat des supporters stéphanois, l'ultra lyonnais aurait d'ailleurs savamment orchestré la confusion.

Des gentils gars capables d'une violence extraordinaire
Âgés de 26 à 48 ans, ils sont commercial, agent de maintenance, plombier, conducteur de travaux, chômeur ou promoteur en loisirs éducatifs, présentés comme des employés modèles ou de bons papas. "Des gentils gars capables d'une violence extraordinaire", avait taclé le procureur de la République, Grégoire Dulin, lors de l'audience en comparution immédiate.
Parmi les suspects figure un des quatre supporters stéphanois interpellés à Rome, début octobre, en marge d'une rencontre d'Europa League opposant l'ASSE à la Lazio. Il y avait été condamné à 20 mois de prison avec sursis pour détention d'armes.
Quelques autres n'ont pas le casier judiciaire d'enfants de choeur et font l'objet d'interdictions de stade et de condamnations pour violences en marge de matches de "Sainté" à Geoffroy-Guichard ou ailleurs en France.
"Je suis quelqu'un de calme", s'excuse l'un. "Le but premier n'est pas la violence mais de supporter notre équipe", avance un autre.
Poursuivis pour "association de malfaiteurs, dégradations et destructions en réunion avec le visage dissimulé", "violences volontaires en réunion avec préméditation et avec arme ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours", ils risquent jusqu'à cinq ans de prison et le double pour certains en situation de récidive.
A la demande des prévenus, les débats avaient été renvoyés à aujourd'hui 6 janvier 2016. Deux comparaissent sous mandat de dépôt et huit sont libre mais étaient placés sous contrôle judiciaire.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité