Lyon envisage de se joindre à Strasbourg, qui a annoncé poursuivre l'État pour sa "défaillance" à mettre à l'abri les personnes à la rue. Paris, Marseille, Bordeaux et d’autres pourraient suivre le mouvement.
Plus de 200 enfants sans toit et encore plus d’adultes dans les rues de Lyon. C’est pourquoi, la ville de Lyon envisage de poursuivre l'État pour sa « défaillance » à mettre à l'abri les personnes à la rue, ont annoncé ce jeudi 8 décembre des adjointes municipales à la solidarité.
"On envisage de reprendre l'action qui a été entamée à Strasbourg. La ville de Lyon a acté qu'elle s'engage dans cette procédure. L'État doit prendre ses responsabilités. Les communes n'ont plus les moyens de combler ses manquements", a déclaré Sandrine Runel, adjointe (PS) aux solidarités de la ville de Lyon, lors d'une conférence de presse conjointe avec ses consoeurs de Paris et Bordeaux.
En effet, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a annoncé que sa ville allait poursuivre l'État, lançant un appel national aux "élus" et "associations" qui le souhaitent à rallier son action.
« Nous voulons dénoncer la part sombre du gouvernement »
"Nous voulons dénoncer la part sombre du gouvernement, qui laisse des enfants, des femmes isolées, des familles à la rue, dans le froid", a ajouté Sandrine Runel. L'élue lyonnaise a voulu lancer "l'appel de Lyon", en invitant durant deux jours plusieurs de ses collègues d'autres municipalités.
Les élues ont interpellé Olivier Klein, ministre du Logement, qui avait annoncé un plan "zéro enfant à la rue" le 27 septembre. "Le gouvernement tient des discours contradictoires, et rien ne se passe. Les villes n'ont pas les compétence, ni les moyens, ni les capacités de combler les manquements de l'État", estimé Léa Filoche, adjointe à la mairie de Paris.
Les adjointes aux solidarités doivent se réunir mercredi prochain pour acter le nombre de villes prêtes à engager le recours. Outre Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille, d'autres villes devraient se joindre à Strasbourg, selon les adjointes présentes à la réunion.
"Nous nous rendons compte que toutes nos villes rencontrent les mêmes difficultés. C'est un problème systémique, auquel le gouvernement doit répondre", a déclaré Harmonie Le Cerf, adjointe à Bordeaux, où 559 personnes sont sans hébergement.
Avec AFP