Une trentaine de personnes se sont retrouvées ce matin devant le bureau de poste du quartier Belligny, à Villefranche-sur-Saône. Ils protestent contre la fermeture de ce bureau qui dessert plusieurs milliers d'habitants. De son côté, la mairie envisage la requalification de cet ilôt avec un projet immobilier.
La colère monte dans le quartier de Belligny à Villefranche-sur-Saône. Les habitants sont ulcérés d’apprendre que leur bureau de poste va disparaitre malgré leurs demandes de maintien depuis des mois et des mois. Une pétition a été lancée il y a quelques semaines, qui a rassemblé à ce jour plus de 850 signatures récoltées en porte-à-porte dans les quartiers concernés : Belligny, Fontgraine et Lamartine, desservis par ce seul bureau. Dans la foulée, un comité de défense de la poste de Belligny a vu le jour
Un à un, les services publics ferment
C’est ce dernier qui organise ce samedi 10 juin un rassemblement devant le bureau pour rappeler à la mairie ainsi qu’à la direction régionale de La Poste leur mécontentement, voire leur inquiétude. Car ce n’est pas le premier service public qui ferme ses portes dans ce quartier populaire de la capitale beaujolaise. “On n’a plus de médecin depuis deux ans, plus de Maison du Rhône où il y avait les services de la PMI (Protection maternelle et infantile). Tout disparaît !, déplore René Beancourt, retraité et co-organisateur du comité. Il ne reste que le distributeur de billets, et encore ! Il n’est pas toujours approvisionné.”
S'il fonctionnait normalement, ce bureau serait pourtant très pratique pour tous.
Jean-Jacques Card, comité de défense de la poste de Belligny
Le petit bureau de poste ? Il est bien utile pourtant, font savoir les signataires de la pétition. Dans un quartier qui compte tout de même 4000 habitants, sans compter les deux autres quartiers qui en dépendent, les horaires raccourcis entraînent des problèmes pour les clients. Depuis longtemps, constate Jean-Jacques Card, autre membre du comité, le bureau n’est ouvert qu’un après-midi par semaine : le mardi.
Mais dans les faits, ces ouvertures sont de plus en plus aléatoires, vraisemblablement à cause d’un manque de personnel. “Il y a quatre mois, on a écrit à la direction de La Poste sans avoir jamais reçu de réponse, s’insurge René Beancourt. Alors, on a écrit au maire, pareil, pas de réponse ! Et dernièrement, lors de l’inauguration dans une école du quartier, le groupe scolaire Ferdinand Buisson, on a rencontré le directeur de cabinet du maire. Il nous a dit qu’il nous tenait au courant sous huitaine. Là encore, pas de nouvelles...”
Un sentiment d'abandon gagne la population du quartier
Accoté à plusieurs commerces sur ce qui s'apparente à un ilot, le bureau de poste pourrait disparaître corps et biens. En effet, la mairie plancherait sur un projet immobilier visant à requalifier le quartier : quelques immeubles et maisons individuelles seraient bâtis sur l’ilot ainsi que sur l’ancienne place du marché qui est en quelque sorte le cœur de Belligny, là où les gens se retrouvent, pour parler ou jouer aux boules.
Dans le quartier, beaucoup expriment un sentiment d’abandon. La Poste, c’est le symbole de l’accès à une banque pour tous, même quand on a de tout petits revenus. Si ce bureau ferme définitivement, il faudra faire des kilomètres pour se rendre à celui de la rue Nationale, en haut de la ville. Ou à Jassans-Riottier, ce qui nécessite de traverser l’autoroute et la Saône, car là-bas, c’est déjà le département de l’Ain. Conséquence : les organisateurs du comité disent avoir remarqué que des gens restent chez eux et renoncent aux services postaux, principalement des personnes âgées et des femmes seules avec des enfants en bas-âge.