In the woup, le street-artist spécialisé dans les bonshommes en mosaïques inspirés du jeu vidéo Mario était de passage à Lyon. Rencontre et secrets de fabrication.
Cherchez bien : ils peuplent les quatre coins de la ville. Une petite sirène tout juste sortie des eaux du Rhône, le singe voleur d'Aladin, ou encore Picsou aux aguets au-dessus d'un distributeur. Depuis une dizaine d'années, In the woup colle sur nos immeubles ses œuvres colorées, teintées de pop culture : du club Dorothée à l'univers de Goscinny et Uderzo.
172 œuvres au compteur
"Mon projet, c'est de répondre à la question : et si Mario Bros avait plus de costumes, genre beaucoup plus, à quoi pourrait-il bien ressembler ? C'est de venir mettre justement ma petite "touch" dans l'espace urbain, de venir décorer à ma manière. Et je m'amuse justement à installer mes mosaïques dans le plus d'endroits possibles, le plus de spots possibles à travers le monde" raconte l'artiste.
Avec ses 172 œuvres installées dans une douzaine de pays différents, l'artiste a su se faire un nom dans la planète Street Art. Mais le Lorrain tient à préserver son anonymat, contrairement au héros de ses produits dérivés, comme sur ses affiches venues enrichir l'univers pixel.
Au tout début, il peignait chaque carreau de mosaïque à la bombe. Aujourd'hui, il est passé aux émaux, pleine masse, brillants, plats, aux bords droits, fabriqués en France. "Ce sont les carreaux les plus quali que j'ai trouvés pour un rendu très coloré et qui renvoient la lumière comme j'aime". Une fois l'œuvre terminée, il colle un film plastique transparent qui va lui permettre de la transporter et de réaliser une pose rapide sur le support. Il utilise une palette définie d'une trentaine de couleurs.
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Avare de pixels
Des chevelures plus techniques comme celle de Sailor Moon ou les nuances du drapé de Dark Vador nécessitent souvent jusqu'à 30 versions avant le croquis final. "Pour la base du travail, le plus important, vu que c'est extrêmement minimaliste, c'est que chaque pixel doit vraiment être bien pensé. Je n'ai pas beaucoup d'espace. Mon terrain de jeu est très petit. Je ne peux pas incorporer grand-chose donc il faut qu'en très peu de pixels, on puisse reconnaître Mario et le personnage avec lequel je l'ai mélangé".
Cette fois, c'est au tour de son voisin Totoro d'investir l'espace public. In the woup revêt son costume de chantier, la même tenue depuis son premier collage en 2009, et prend la route. La technique est bien rodée : des carreaux émaillés collés entre eux au préalable pour une pose en deux minutes chrono. "L'idée, c'est de rester le moins longtemps possible sur le spot, histoire d'être efficace" précise-t-il, mais ça ne l'empêche pas de discuter avec une passante intriguée par ce jeune homme sur son échelle. "Je vous installe une œuvre d'art, Madame, ça vous plaît ?" lui demande-t-il. Elle valide. Il conclut par un merci et race son chemin juste après une photo souvenir. "C'est le genre d'interaction que j'ai en général, ça se passe plutôt bien. Les gens sont contents donc c'est toujours sympa".
Prochaine halte à Paris, dans une semaine à la galerie Montorgueil.