C'est le lundi 15 juin que les interpellations ont eu simultanément à Grenoble et en Roumanie. Selon Le Dauphiné Libéré qui révèle l'affaire, deux trentenaires ont été arrêtés avec la collaboration d'Interpol, et huit prostituées placées en garde à vue.
Ce réseau était en fait sous surveillance depuis des mois, depuis que deux jeunes ressortissantes roumaines ont porté plainte, l'une en août, l'autre en décembre, à l'Hôtel de police de Grenoble. Elles dénonçaient des violences physiques et un "traitement inhumain" que leur infligeait un réseau de proxénétisme organisé et géré par deux frères depuis la Roumanie. Selon leur témoignage, elles étaient contraintes de se prostituer sur le territoire français, par peur de représailles à l'encontre de leurs familles restées en Roumanie.
L'enquête menée par les policiers de la brigade des moeurs de la Sûreté départementale, sur commission rogatoire, a été longue et compliquée, notamment en raison de la nécessité d'avoir recours à un interprète pour décrypter les écoutes téléphoniques.
Au final, les policiers ont découvert que huit prostituées roumaines étaient effectivement sous la coupe de deux autres filles qui récoltaient l'argent des passes pour le réexpédier à leurs amants, en Roumanie, les deux frères précisément...
Les deux proxénètes, dont l'un avait déjà été condamné pour ce motif à de la prison ferme, ont été arrêtés à leur domicile. Ils sont incarcérés, en attendant une extradition ou la visite du juge grenoblois en charge du dossier.
Les prostituées ont été libérées après avoir été entendues, à l'exception des deux femmes soupçonnées d'avoir contraint les autres filles à se prostituer. Elles sont mises en examen pour "proxénétisme aggravé par la violence et la pluralité des victimes".