Le Saint-Vallier Basket Drôme évoluera en ProB la saison prochaine. Une renaissance pour un club qui a déjà connu le haut-niveau entre 2007 et 2014. Et une véritable fierté pour cette petite ville de 4000 habitants du nord-Drôme qui sera un "petit poucet" mais "a tout d'une grande".
« C’est pour le basket ?»
La standardiste de la mairie de Saint-Vallier m'accueille avec un mélange de joie et de fierté dans la voix ce mercredi matin. De quoi aurais-je pu parler d’autre, en demandant à joindre le maire ? Surtout ce jour-là ! A Saint-Vallier, le basket est une évidence, et depuis ce mardi 13 avril au soir, une fierté. Le club retrouvera en effet la ProB la saison prochaine.
Je suis heureux et fier, parce que la ville est une ville de basket, avec une belle et longue tradition. L’équipe fait la fierté de toute la ville
"Je suis aussi heureux et honoré, parce que nous sommes une ville de 4000 habitants et nous devenons le petit poucet du basket professionnel », ajoute Pierre Jouvet, maire de Saint-Vallier.
Avec 23 victoires et 2 défaites à une journée de la fin du championnat, le Saint-Vallier Basket Drôme réalise la saison presque parfaite. C’est un pari gagné pour les dirigeants, qui ont donné un coup d’accélérateur l’année dernière à leurs ambitions de haut-niveau. « L’équipe a été renouvelée à 80% et de nouveaux entraîneurs ont été recrutés » précise Jean-Louis Begot, manager général de la section professionnelle (SASU) et président de l’Association SVBD. Long passé en ProB pour des joueurs expérimentés, qualité des joueurs de nationale, intégration des jeunes formés au club : le cocktail confectionné durant l’été 2020 a fonctionné.
Mais plus encore, cette accession est le résultat de plusieurs saisons de préparation. Les leçons d’un premier séjour dans le basket professionnel, entre 2007 et 2014, ont été retenues. Maintien du personnel, des entraineurs salariés, du centre de formation et des quinze jeunes qu’il accueille, et l’an dernier passage en double gouvernance : d’un côté l’association sportive, de l’autre la société anonyme pour l’équipe professionnelle. C’est tout le club qui s’est structuré pour atteindre son objectif. Il remplit ainsi son rôle de porte-étendard de toute une ville.
- « Basket de proximité », ça a du sens à Sant-Vallier.
Bien sûr, il y a le budget, entre 1,2 et 1,3 million d’euros. Mais la composition du budget est plus significative. Des gros sponsors, dont l’entreprise du président, Patrice Pericard, et surtout « 250 petits sponsors, de 100 à 2000€, puis de 2000 à 20 000€. C’est ce qui fait notre force » précise Jean-Louis Begot. Ce réseau de petits sponsors, c’est la marque de la proximité du club. La municipalité abonde avec une subvention de 50 000€ annuelle et un soutien logistique sans faille, tout comme le Département. « C’est très important pour l’image de la ville », dit Pierre Jouvet, « et pour les valeurs que nous portons : le collectif, l’innovation, un développement économique harmonieux, une qualité de vie particulière », en gros une nouvelle « rurbanité » qui sied bien à Saint-Vallier, posée entre le fleuve Rhône et la Drôme des Collines.
On a tout d’une grande ! Une activité économique dynamique, un collège, un hôpital, un lycée, 2 gymnases, etc.. Tous les avantages sans les inconvénients de la grande ville
Le pari est donc ancien et ancré dans la mentalité de la commune. Et la crise sanitaire n’a pas entamé le moral de l’équipe, du club et de la ville. Cette saison de rêve s’est jouée à huis-clos, mais à Saint-Vallier, le huis-clos est tout relatif. Pierre Jouvet raconte : « Ici, les habitants croisent les joueurs tous les jours, dans leur vie quotidienne. Nos joueurs sont des habitants à part entière de la ville. Les matches étaient donc retransmis sur les réseaux sociaux, on les suivait par la presse locale, et on se racontait les rencontres. Ce Basket de proximité, c’est ce dont ont besoin les gens. Il y a une nécessité d’avoir des services de proximité, de faire du lien. C’est un contre modèle à la déshumanisation de la société ».
Le Saint-Vallier Basket Club jouera son dernier match de la saison à l’extérieur. Mais les dirigeants l’espèrent. Dès que les mesures de confinement seront levées, il y aura la fête. « Une sorte d’après-midi en ville », précise Jean-Louis Begot, où supporters, sponsors, dirigeants et joueurs de retrouveront pour célébrer la montée dans l’élite, mais plus encore la joie de jouer ensemble.