Depuis le décès de leur "petit", les parents de Romain F., tué le 13 novembre, avouent qu'ils se sont renfermés. Dans la petite maison de Gilly-sur-Isère, il y a le père, la mère et la mémoire du fils. Pour autant, 3 mois après les attentats, ils ont tenu à saluer ceux qui les ont aidés.
"Aujourd'hui, je voudrais d'abord remercier les gens qui nous ont accueillis à l'Institut médico-légal, quand on est arrivés le 14 novembre. Ce sont des gens formidables. Ils nous ont permis de voir notre petit, ils avaient une douceur aussi bien dans leurs gestes que dans leurs paroles, alors qu'ils n'étaient pas préparés à ce qui s'est passé ce jour-là."Ainsi témoigne Philippe F., comme libéré de pouvoir remercier ceux qui l'ont assisté en ces moments "de douleur immense". Sa voix tremble mais elle redevient claire quand il pense à eux: "Je les remercie. Et contrairement à ce qui a été dit par des gens en colère contre eux, je dis à ces médecins, notamment, qu'ils ont été extraordinaires. Je pense aussi aux personnes de la Police Judiciaire et à une dame en particulier qui était à nos côtés dans une tristesse énorme."
Pour Philippe F., les médias ont surtout pointé les dysfonctionnements dans l'accompagnement des familles après la tragédie, lui ne relève que le soutien dont il a bénéficié de la part des services de l'Etat "qui se sont occupés de tout". Il cite aussi un chauffeur de taxi d'origine marocaine qui ne lui pas fait payer sa course... et le père déchiré ne s'arrête plus quand il s'agit de remercier.
Reportage Aurélie Massait et Dominique Semet
Intervenant: Philippe F., père de Romain F.
La colère l'empoigne juste quand il pense aux terroristes. Ceux qui ont tué son "petit", Romain, 31 ans. Monté à Paris pour devenir comédien, il travaillait depuis dans la restauration et c'est à "la Belle Équipe" qu'il a été emporté.
Aujourd'hui, ses parents vivent derrière les volets jaunes de leur petite maison. Philippe n'a qu'une idée en tête: choyer les enfants des victimes des attentats de Paris. Avec les dons qui ont afflué après le drame, il entend "les couvrir de cadeaux". Reste à organiser tout ça. Son fils adorait les enfants, Philippe les aimera pour lui.