Les épisodes de sécheresse répétitifs ont poussé des agriculteurs à s'adapter et à priviligier certaines plantes, comme la luzerne, pour éviter le manque de fourrage. Exemple à Saint-Pierre-de-Curtille, en Savoie.
Après six semaines sans la moindre goutte, à Saint-Pierre-de-Curtille, la pluie est très attendue. Pour André Bourgeois et Laurent Durupthy, agriculteurs, elle arrive presque trop tard. Leurs 100 vaches laitières ont déjà regagné leurs quartiers d'hiver.
"Suite à la sécheresse, on les a rentrées directement, pour tout l'hiver, depuis début septembre alors qu'habituellement, c'est autour du 1er novembre", précise André Bourgeois, membre du GAEC du Crêne. Ici, les agriculteurs associés produisent 500 tonnes de lait par an, pour la Raclette ou la Tomme de Savoie et uniquement en bio, depuis 1995.
Ces pionniers, s'adaptent au réchauffement climatique : plus question de subir le manque de fourrage, l'appoint se fait avec le Moha. "A la suite des moissons de céréales d'automne, on sème le Moha, graminée qui pousse très bien par temps sec, une seule averse suffit à la faire pousser et ça pousse très vite", explique Laurent Durupthy.
La luzerne, mieux adaptée
Une herbe qui n'est toutefois pas très nutritive, à la différence de la luzerne, désormais préférée au foin. Cette plante mieux adaptée à la sécheresse et surtout aux sols calcaires de Saint-Pierre-de-Curtille."Depuis le début des épisodes de sécheresse, on a changé notre façon de gérer nos assolements. Comme on fait toutes les années de la prairie temporaire, on implante de plus en plus de luzerne", indique André Bourgeois. Et c'est un succès, cette année, l'exploitation est autosuffisante. Au point même de pouvoir dépanner des agriculteurs bio voisins, en manque de fourrage.