À quelques semaines de son top départ, l'édition 2024 de la fête foraine d'Albertville a été annulée, a fait savoir la mairie dans un communiqué, mardi 24 septembre. En cause : un conflit entre les forains et la mairie autour des tarifs pour l'installation des manèges.
La fête foraine d'Albertville (Savoie) n'aura pas lieu. La mairie a fait savoir que l'édition 2024, qui devait se tenir du 19 octobre au 3 novembre, était annulée pour des raisons de sécurité, dans un communiqué publié mardi 24 septembre.
"Le constat a été fait que seulement 20 % des forains ont adressé leurs documents obligatoires : assurances et certificats de sécurité et/ou de conformité, dans les délais. La date limite de réception demandée étant le 1ᵉʳ septembre 2024", indique le texte.
Chaque année, environ 70 forains prennent place aux abords de la Halle olympique d'Albertville pendant plusieurs semaines. Pour installer leurs manèges, ils doivent s'acquitter, entre autres, de frais d'emplacements. "L'augmentation des tarifs en 2023 a été de 5 % et elle est de 20 % en moyenne pour 2024, ceci afin de tenir compte de la hausse des coûts de l'énergie supportés par la Ville d'Albertville", précise le communiqué.
Un budget énergie presque doublé
"Pour l’année 2023, le coût de l'énergie pour l'ensemble du fonctionnement de la commune, toutes dépenses confondues, s'élevait entre 350 000 et 400 000 euros. En 2024, il grimpe à 800 000 euros. Cela se répercute sur l’usage des manèges", avance Frédéric Burnier-Framboret (DVD), maire d'Albertville.
Mais pour Luigi Perrier, président de la fête foraine d’Albertville et délégué national de l'Union intersyndicale des entreprises foraines de France, cette nouvelle grille tarifaire a été mise sur pied sans accord avec les forains. "À titre personnel, je constate une augmentation de 60 % : en 2023, je payais 1 100 euros et en 2024, je devrais payer 1 760 euros", souligne le responsable. "Dans certains cas, la hausse des tarifs s'élève à 70 %."
"Le coût des emplacements est défini chaque année, après le vote du budget de la ville, au printemps. Il n'y a pas de commission particulière. Les services de la mairie ont bien échangé avec les forains", réfute Frédéric Burnier-Framboret.
Pour installer leurs attractions lors d'un événement, les forains doivent suivre un protocole très réglementé. "Nous faisons une candidature pour participer à une fête auprès de la mairie en question. Si on est accepté, on a l'obligation de fournir certains documents : assurance de responsabilité civile, assurance incendie, assurance pour notre matériel, un contrôle technique de nos manèges fourni par un organisme agréé par l’État…", détaille Luigi Perrier.
"Dans le cas d’Albertville, nous devons remplir un bulletin d’adhésion pour signer les conditions de la ville. Mais nous ne sommes pas d’accord avec la hausse des tarifs, donc nous ne voulons pas signer."
"J'en fais appel à leur bon sens"
"Si les négociations ne reprennent pas", poursuit le président de la fête foraine, les forains prévoient une opération escargot "avec une soixantaine de camions" à Albertville, du 19 octobre au 3 novembre (dates initiales de l'édition 2024). "On a aussi lancé un appel national auprès des forains pour organiser une manifestation, à Albertville, juste avant ou pendant le week-end du festival le Grand Bivouac", qui doit se tenir du 14 au 20 octobre.
“On ne peut pas se permettre d’annuler une édition de la fête foraine. Soixante familles de forains comptent sur ces revenus, soupire le président de la fête foraine d’Albertville. Les années post-Covid ont été excellentes en termes de fréquentation. On a retrouvé un bon public, même si ça revient à la normale. Avec l’inflation, tout le monde scrute ses dépenses." Une pétition a été lancée, mercredi 25 septembre, par Luigi Perrier pour le maintien de la fête foraine.
De son côté, le maire d'Albertville pense déjà à l'avenir. "J'en fais appel à leur bon sens. Sinon, on pourra tirer des conclusions beaucoup plus définitives sur cet événement. J'espère qu’ils vont revenir à un comportement raisonnable et que pour la suite, nous pourrons travailler de manière sereine et apaisée."
