Un pollinarium sentinelle a été inauguré à Albertville le 7 mars, le tout premier de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un outil thérapeutique qui permet d'informer en temps réel, les usagers et les professionnels de la santé, de la prolifération des pollens.
A l'approche du beau temps, les allergies aux pollens font leur grand retour. En France, c'est une période désagréable pour environ 30 % de la population : "On a le nez qui coule, on éternue, on a les yeux qui coulent et grattent de même que la gorge", décrit une Albertvilloise rencontrée ce mercredi 13 mars.
Dans sa commune, un "jardin extraordinaire" a été inauguré le 7 mars. Il s'agit du tout premier pollinarium de la région Auvergne-Rhône-Alpes installé derrière l'annexe de la maison des associations. Son objectif ? Mieux lutter contre les allergies au pollen.
Pour ce faire, les jardiniers de la Ville ont planté plusieurs espèces allergisantes de notre région, permettant grâce à des prélèvements, d'avoir une idée précise de l'arrivée des premiers pollens afin d'alerter. "On a quadrillé la ville en quatre, ce qui nous donne différentes expositions et milieux pour sélectionner nos arbres et nos espèces. Et grâce aux informations rentrées dans une application, on peut déterminer quel pied ou quelle espèce a émis en premier et en dernier son pollen. A partir de là, on pourra informer les allergologues qui peuvent ensuite conseiller leurs patients", explique Erwin Pelloux, jardinier des espaces verts d’Albertville.
Prévenir pour mieux guérir
Un travail d'étude et de collecte de données qui exige des jardiniers une présence régulière sur le site. "Il faut vraiment être là tous les jours, car chaque plante ne sort pas au même moment son pollen. Et nous devons être le plus réactif possible : dès qu'il y a le premier pollen qui sort, on le tapote sur la tablette pour récolter des informations", poursuit Erwin Pelloux.
Les informations recueillies ne sont pas seulement communiquées aux professionels de la santé. Elles sont également transmises aux usagers. Ce qui permet une meilleure réactivité dans la prise de médicaments, car ils sont plus efficaces si le traitement commence avant l’arrivée des symptômes.
" Les gens s'inscrivent sur le site allertepollen.org et sont informés dès qu'il y a une diffusion de pollen, par exemple celui du noisetier. On les prévient ensuite via une newsletter. Ce qui leur permet de prendre leur antihistaminique. Dès que cela s'arrête, ils reçoivent une nouvelle alerte pour signaler la fin de la diffusion de pollen pour une période précise ou pour l'année", explique Delphine Hinard, chargée de communication à la mairie d'Albertville.
Déjà 227 abonnés dans la région
Devenues une question de santé publique, les allergies aux pollens sont en constante augmention en France. Selon le pharmacien Arnaud Bouché, cela pourrait s'expliquer par un retour précoce de certains pollens : "Il y a des personnes de plus en plus allergiques, sur une période plus large de la saison. Avant, c'était plutôt les mois de mai et juin mais maintenant dès le mois de mars, on a déjà des demandes sur des traitements antihistaminique. Il y a des espèces qui vont s'ouvrir un peu plus tôt et qui vont se disperser un peu plus tôt. Ce qui a un vrai impact sur la qualité de vie au quotidien."
Si le pollinarium d’Albertville est le premier de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 17 dispositifs du même type on déjà été installés dans toute la France, selon l'Association des Pollinariums sentinelles de France. Près de 30.000 personnes se sont inscrites au niveau national à ce nouveau système de surveillance avec 227 abonnés dans notre région.