Ce vendredi 12 février, les salariés de Carbone Savoie ont levé leur piquet de grève. Ils n'ont pas obtenu ce qu'ils voulaient de Rio Tinto, mais ont décidé d'attaquer leur ex futur "patron" en justice. A présent, le combat est devenu celui des avocats.
Banderoles et braseros ont été rangés. Les salariés de Carbone Savoie ont décidé de mettre fin à leur mouvement qui durait depuis 12 jours. Tous vont reprendre le travail lundi. Plus question non plus de bloquer l'accès aux stations de ski de Savoie, comme ils l'avaient annoncé.
Ils n'estiment pourtant pas avoir obtenu des avancées suffisantes du côté de Rio Tinto et d'Alandia Industries, le repreneur. Mais les salariés et leurs représentants syndicaux ont déposé un recours auprès du Tribunal de Grande Instance de Lyon pour "défaut d'information dans le cadre d'un processus de cession".
Encouragés par les discussions avec le cabinet d'Emmanuel Macron et leur prochain rendez-vous à Paris, le mardi 16 février à 15 heures, les salariés souhaitent "calmer le jeu".
Côté argent, ils attendent mieux pour pérenniser leur avenir. Il y a bien les 25 millions d'euros promis par Rio Tinto lors de la cession. A cela s'ajoute la promesse d'1 million d'euros versé chaque mois en 2016 et 2017 pour compenser les pertes dues à la chute du LME (London Metal Exchange). Il s'agit du prix de l'aluminium sur le marché mondial.
Mais au regard des investissements nécessaires sur les sites de La Léchère (Savoie) et surtout de Vénissieux (Rhône), le délégué syndical de la CFDT Jean-Luc Pozzalo trouve que le compte n'y est toujours pas.
Sur ce point, les salariés espèrent que le cabinet d'Emmanuel Macron pourra "activer le levier" et inciter Rio Tinto à payer l'expertise qu'ils demandent sur le four de cuisson du site de Vénissieux. Vieux de 80 ans, il devrait être changé, ce qui pourrait coûter 25 millions d'euros supplémentaires.