Pendant la campagne des Municipales, Michel Dantin n'a cessé de titiller l'ancienne maire socialiste sur un point: l'état "déplorable" des finances de la capitale savoyarde. Une fois élu, le nouveau maire UMP s'est employé à justifier ses accusations. Un audit vient d'être livré.
"Les politiques budgétaires précédentes n'ont pas eu les moyens de leurs ambitions et ont mené la ville aux portes de la mise sous procédure de tutelle", écrit Michel Dantin dans une lettre adressée aux Chambériens et "diffusée uniquement par email par souci d'économie", explique le service communication du nouveau maire!
Cette fois, Michel Dantin s'appuie sur un audit commandé au cabinet FCL, spécialisé dans les collectivités locales.
L'audit remarque qu'entre 2008 et 2013, des efforts ont été entrepris mais que "néanmoins, la situation reste difficile et préoccupante à plusieurs titres". "L'endettement est élevé: 124 millions d'euros fin 2013, c'est 1,5 fois supérieur à la moyenne compte tenu de la surface financière de la Ville".
Dans le détail, le cabinet estime que "27% de cette dette présente un risque élevé" avec notamment deux emprunts (pour 8,1 millions d'euros) qui ont des taux qui dépassent 12%.
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Et l'audit se veut inquiétant pour l'avenir: "la baisse programmée des dotations de l'État est une contrainte nouvelle et la Ville n'est pas suffisamment solide financièrement y faire face". "Des réformes structurelles majeures doivent être mises en oeuvre rapidement", ajoutent les rapporteurs. Le volume des efforts à réaliser est jugé "d'une ampleur inédite":
- - "même en réduisant d'un tiers son effort d'investissement, la Ville devrait augmenter les taux d'imposition de plus de 25%"
- - ou elle devra "diminuer de 2% chaque année les dépenses de fonctionnement. Ce qui signifie que les effectifs devraient diminuer de plus de 3% chaque année, soit une réduction annuelle de 40 à 45 équivalents temps pleins ou que le niveau des subventions aux associations (nature et numéraire) devrait être amputé de plus de 35%
Cet audit en main, Michel Dantin explique: "nous trouverons ensemble d'autres solutions qu'une hausse d'impôts injuste et inefficace."
Pendant la campagne des Municipales, l'ancienne maire, Bernadette Laclais, n'avait pas nié une situation financière difficile pour la ville tout en renvoyant la responsabilité au passé: "traditionnellement Chambéry a toujours été une ville endettée et j'invite à se souvenir à quel moment cette dette a augmenté. Pour le citoyens, je souligne simplement que Chambéry, qui est une ville de 60.000 habitants, a beaucoup d'équipements, beaucoup de services publics que beaucoup de villes nous envient."
